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FlashPress - Infocatho
du 18 au 21 mai 2006 (semaine 20)
 

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2006-05-21 -
IL Y A DIX ANS, LES MOINES TIBHIRINE ....

Il y a 10 ans, le 21 mai 1996, nous apprenions l’assassinat de sept moines cisterciens enlevés à Tibhirine, détenus pendant 56 jours et finalement mis à mort. L’Église de France en fait mémoire.

En 1937, quelques moines trappistes s’installent près de Médéa, à 100 km au sud d’Alger,dans la montagne, au domaine agricole de Tibhirine qui devient l’abbaye Notre-Dame de l’Atlas. La ferme et les terres sont nationalisées en 1976 mais les moines gardent ce qu’ils peuvent cultiver.

Frère Christian, qui était le prieur de la communauté depuis 1984, avait à coeur de vivre un vrai dialogue islamo-chrétien, au risque d’aller à l’encontre de bien des volontés. Il avait vécu une enfance algérienne, ayant un père officier. Pendant la guerre d’Algérie, il fut sauvé par un Algérien et, depuis ce jour, il nourrissait le désir de retourner dans ce pays.

Le monastère développe son rôle de ressourcement pour les chrétiens d’Algérie, d’accueil et de rencontres, manifestant ainsi la fraternité qui unit ces hommes si différents et leur désir de participer au plus près à la vie de leurs voisins.

Petit à petit, pendant les années 90 marquées par la violence et la détresse, s’est affermie leur décision personnelle et commune de demeurer à Tibhirine quoiqu’il arrive. C’est ainsi qu’ils décident de créer une coopérative agricole avec des villageois pour travailler ensemble ce qui leur reste de jardin et en partager les fruits. Ils prêtent également une salle donnant sur la route pour devenir la mosquée qui manque au village.

Leur louange de « priants parmi les priants de l’islam » reflétait confiance, compassion et communion.

Dans la nuit du 26 au 27 mars 1996, sept d’entre eux sont enlevés, séquestrés pendant deux mois, puis assassinés.
 Frère Christian sentant combien leur situation était précaire, avait écrit son testament spirituel. Trois semaines avant son enlèvement, alors qu’il prêchait une retraite, il avait laissé cette consigne : "Ne pas tuer soi-même, le temps [les délais de Dieu], la confiance, la mort [banalisation], le pays, l’autre, l’Église. Les cinq piliers de la Paix : patience, pauvreté, présence, prière, pardon". source : CEF)

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