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du 18 au 21 mai 2006 (semaine 20)
 

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2006-05-21 - Indonésie
LES RITES TRADITIONNELS D'ACTION DE GRÂCES.

A Java, selon le P. Hadiatmaja, ardent promoteur du dialogue interreligieux, les rites traditionnels d'action de grâce renforcent l'unité d'une population aux religions diverses.

Selon ce prêtre catholique, les rites traditionnels d'action de grâce javanais sont un moyen efficace pour consolider l'harmonie au sein d'une population dont les fondements religieux, sociaux et éducatifs sont variés. "Si les gens veulent rester unis et travailler ensemble à une entraide commune, ils devraient commencer par s'appuyer sur leur culture traditionnelle et non sur leur religion." 
Le P. Josep Suyatno Hadiatmaja
a fait ce commentaire après avoir étudié le rite javanais du "ngrowod"  célébré en mars dernier à Girikerto, village du district de Sleman, au ceour de la province de Yogyakarta, berceau de la culture javanaise.

" Ngrowod" est un rite d'action de grâce à Dieu pour les abondantes récoltes de l'année écoulée dont le coeur est le "gunungan" , des offrandes présentées sous forme de montagnes de fruits et de légumes. Cette année, les gens de Girikerto ont apporté 13 gunungans, pour les 13 hameaux que comporte leur village, lors d'une procession longue de 20 km. L'agriculture est leur principal moyen de subsistance et, parmi les 5 000 spectateurs ou participants, se côtoyaient des bouddhistes, des catholiques, des hindous, des musulmans et des protestants.

Le P. Hadiatmaja, co-fondateur du « Forum fraternel des croyants » (FPUB, acronyme indonésien) de Yogyakarta, a expliqué que les villageois avaient préparé l'événement par une série de travaux au service de la communauté : balayage des rues, nettoyage des canaux, plantation de 40 000 arbres et repeuplement des ruisseaux par des alvins.

Avant que tout commence, le chef du village et les anciens avaient rencontré les responsables religieux, les femmes et les jeunes pour parler ensemble de cette célébration d'action de grâce. Les discussions portèrent sur des questions pratiques, comme la préservation de l'eau, l'assainissement des rivières, la préservation de la forêt et le reboisement. "Cette volonté de régulation tout en créant des liens au sein de la population villageoise a été la partie la plus intéressante", a souligné le P. Hadiatmaja. Durant ces discussions, en comparant leur village riche en eau à ceux où elle manque, les gens ont compris combien l'eau était un don de Dieu.

Plusieurs responsables du FPUB, venus de Yogyagarta, ont participé aux rites du ngrowod . Parmi eux un professeur musulman, Abdul Muhaimin, ainsi qu'un protestant, Timotius Aprianto, et un moine bouddhiste, le vénérable Ditthi Samiparro. Abdul Muhaimin a expliqué aux participants que le ngrowod « résumait la philosophie et l'éthique javanaises  précisant que c'était une bonne méthode pour maîtriser les changements liés à la modernité, en aidant la population à mieux apprécier la valeur de l'unité, de la fraternité et de la coopération. Ce professeur musulman a aussi regretté que ces rites aient presque disparu de Java. "C'est pourquoi, dit-il, nous, le FPUB, nous avons à beaucoup travailler pour que les valeurs d'unité et de fraternité enfouissent leurs racines profondément dans tous les aspects de la vie villageoise".

Quant au chef du village, Soeharto, il a confié avoir apprécié les effort du FPUB et les réactions des villageois :"Je suis sûr que cette tradition peut favoriser notre unité et j'espère que nous la maintiendrons." (source : Eglises d'Asie-EDA)

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