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du 18 au 21 mai 2006 (semaine 20)
 

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2006-05-21 - Taïwan
L'AVENIR DES LIENS ENTRE LE SAINT SIÈGE ET TAÏWAN.

Le 9 avril dernier, l'archevêque de Taipei, Mgr Joseph Cheng Tsai-fa, avait directement abordé la question de l'avenir des liens entre le Saint-Siège et Taiwan. Les derniers développements de la situation en Chine en rappellent l'actualité.

Mgr Cheng , qui assume la présidence de la Conférence régionale des évêques de Chine à Taiwan, dénomination de la conférence épiscopale taiwanaise, s'était directement adressé aux catholiques de Taiwan dans une lettre ouverte publiée par l'hebdomadaire de l'archidiocèse de Taipei et, dès le lendemain, 10 avril, la lettre a été reproduite sur le site Internet de la conférence épiscopale.

Il tenait à rassurer les catholiques de Taiwan en leur disant qu'une éventuelle normalisation des relations diplomatiques entre le Saint-Siège et Pékin ne signifiera pas la fin des relations entre le Saint-Siège et Taiwan,
dans un contexte marqué par des rumeurs sur une prochaine normalisation des relations entre Pékin et le Vatican.

Ces dernières semaines, les médias taiwanais se sont largement fait l'écho des remarques de Mgr Giovanni Lajolo, secrétaire du Vatican pour les relations avec les Etats, au sujet des relations avec Pékin. "Les temps sont mûrs", avait-il notamment déclaré.

Si le Saint-Siège est amené à prendre une telle décision, ce ne sera pas pour des motifs politiques, mais pour des raisons "pastorales". "Le pape souhaite ardemment honorer les catholiques qui sont en Chine continentale. Il espère que nouer des relations diplomatiques (avec Pékin) pourra être un moyen de favoriser la liberté religieuse là-bas, et libérer les catholiques (du continent) d'une souffrance,"  écrit l'archevêque, qui ajoute qu'au cas où la normalisation avec Pékin se réalise, le Saint-Siège n'agit pas parce que les catholiques à Taiwan sont moins nombreux que les catholiques sur le continent : 300 000 face à quelque dix millions.

Sur l'avenir des relations entre Taiwan et le Saint-Siège, Mgr Cheng note que le retour de la nonciature à Pékin signifierait uniquement que les relations entre la Chine et le Saint-Siège reviennent à la situation qui était celle d' «avant 1952, date à laquelle la nonciature s'est installée à Taipei, du fait de la politique de la Chine communiste». L'expulsion de Chine populaire du nonce a eu lieu en 1951, deux années après la prise du pouvoir par les communistes, et l'installation du nonce à Taipei s'est faite l'année suivante, en 1952.

En cas de normalisation des relations sino-vaticanes, ajoute encore Mgr Cheng, le Vatican peut tout à fait mettre en place un consulat ou un bureau de représentation à Taipei et son représentant suivra les affaires de l'Eglise à Taiwan comme auparavant. "Le Saint-Siège ne représente pas uniquement un Etat, mais aussi l'Eglise catholique. Comment peut-on dire que le Vatican romprait ses relations diplomatiques avec Taiwan ?"  interroge Mgr Cheng.

"Il est clair que nous ne pouvons pas nous montrer égoïstes et demander au pape de ne se soucier que de Taiwan," a-t-il précisé, ajoutant que les évêques de Taiwan discuteront du sujet et publieront un document une fois que les relations entre le Saint-Siège et Taiwan auront évolué. (source : Eglises d'Asie-EDA)

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