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du 15 au 17 mai 2006 (semaine 20)
 

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2006-05-17 - Espagne
LA RÉCONCILIATION AU PAYS BASQUE.

Au moment où s'ouvre un processus de paix au Pays Basque le président de la CEE, la Conférence épiscopale espagnole Mgr Ricardo Blazquez, appelle au "pardon" et à la "réconciliation".

Le cessez-le-feu décidé par l'ETA a ouvert la perspective d'un processus de paix au terme de près de 40 ans de terrorisme. Mgr Blazquez évoque ainsi le rôle de médiation que l'Eglise peut jouer dans ce processus de paix en assurant: "les actions que nous avons menées, que nous menons, que nous souhaitons mener, ont pour but la pacification, qui implique que l'ETA cesse de tuer, de racketter, dépose définitivement les armes".

"Nous souhaitons, de par notre labeur pastoral, que l'on puisse demander pardon, que le pardon soit reçu, que le pardon soit offert car nous sommes convaincus que par le pardon la société parvient à une réconciliation plus profonde", a-t-il ajouté le mercredi 17 mai lors d'une conférence presse à Madrid, en référence aux fractures de la société basque après presque de 40 ans de terrorisme et plus de 800 morts.

"Il y a beaucoup de blessures car beaucoup de personnes sont mortes (...) nous avons depuis longtemps un dialogue avec les victimes, avec celles avec lesquelles nous avons pu le mener, avec d'autres, cela n'a pas été possible", a-t-il ajouté.

Mais l
a principale association de victimes de l'ETA vient de réélire à sa tête Francisco José Alcaraz, qui a qualifié le cessez-le-feu de l'ETA, entré en vigueur le 24 mars, de "piège" et de "chantage". Opposé à toute mesure de clémence en faveur des prisonniers de l'ETA dans le cadre du processus de paix, Alcaraz a assuré que certaines victimes de l'ETA étaient "prêtes à se faire justice elles-mêmes" en cas de libérations anticipées de détenus de l'organisation indépendantiste basque armée.

Devant cette attitude, Mgr
Blazquez répond : "Certains ont déjà pardonné; le Seigneur est mort en pardonnant et il nous invite à pardonner nous aussi"...."Il y a une tâche énorme de guérison des blessures", a-t-il reconnu, "le pardon est une notion religieuse qui a ses versions sociales, comme par exemple (...) lorsque la justice est tempérée par la miséricorde, par l'humanité". "C'est là une version très améliorée de la justice entre les hommes".

"Il y a beaucoup à faire mais l'Eglise est là, nous rêvons et nous espérons avec la société", a conclu Mgr Ricardo Blazquez, qui s'est démarqué des nationalistes en qualifiant le Pays basque, patrie rêvée des indépendantistes, de "communauté autonome d'Euskadi". (information : CEE)

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