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du 28 au 30 mai 2006 (semaine 21)
 

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2006-05-30 - France
LE SYNODE DE L'ÉGLISE RÉFORMÉE DE FRANCE.

Le Synode national de l'Eglise Reformée de France qui s'est tenu à Paris du 24 au 28 mai s’est interrogé sur une simplification de la vie de l’Eglise pour un meilleur témoignage de l’Evangile dans la société actuelle.

Le président du Conseil national de l’Eglise réformée de France (ERF) Marcel Manoël a présenté ce que voulait être cette réflexion, en partant des questions posées lors d'un colloque qui s'est déroulé en 2002.

1°) Quelle est la priorité de notre Eglise ? C’est la question de la mission de notre Eglise tiraillée entre les logiques induites par les nécessités de la "desserte" de ses membres et celles d’une action plus résolument tournée vers l’annonce publique de l’Evangile. On a maintes fois souligné, depuis, qu’il ne s’agissait pas de créer une fausse opposition entre "desserte" et "annonce" : et d’ailleurs, comment une Eglise pourrait-elle être authentiquement témoin d’Evangile si pour cela elle abandonnait ses membres les plus isolés, affaiblis ou hésitants ? Et comment pourrait-on "faire de la desserte" sans qu’elle soit occasion d’annonce de l’Evangile ? Mais il s’agit de priorités que nous devons nous fixer, notamment en termes de projets à mener, et donc de ministères à mettre en œuvre, de formation, d’engagements financiers et de partage de responsabilités.

2°) Comment faire évoluer les ministères au service de cette priorité ? Dans cette seconde question, il y a tout à la fois l’attente d’une plus grande diversification des ministères, pour laquelle plusieurs régions ont déjà pris des initiatives, la question de la formation pour ces ministères, et surtout la question de la manière dont nous les accueillons, dont nous les mettons en place dans notre Eglise de façon à ce que leur priorité soit effectivement l’annonce de l’Evangile, avec tout ce que cela implique au niveau des nominations, des instances qui les accompagnent, du cahier des charges qui leur est confié et de l’autorité qui leur est reconnue.

3°) Quels chemins nouveaux pour la solidarité ? Question initiale du colloque, elle en est ressortie non résolue, parce que nous avons dû nous rendre compte qu’elle ne se résumait pas à des problèmes de clef de répartition financière ou de partage des ministres, mais qu’elle touchait à la manière dont nous mettons en œuvre notre vie d’Eglise et ses priorités.

4°) Comment être plus à l’aise dans notre propre Eglise ? Derrière la formulation un peu curieuse de cette question, il y a tout le sentiment diffus que l’Eglise c’est lourd, c’est dur, on n’y a pas vraiment sa place, on ne sait pas trop à quoi ça sert aujourd’hui, ... si notre Eglise réformée a un avenir, ... bref tout ce qui sépare un projet clairement identifié et motivant, dans lequel on s’inscrit avec joie, conviction, et enthousiasme, d’une vie institutionnelle qui apparaît comme sclérosée, rigide et sans grand intérêt, quand ce n’est pas comme un frein aux changements nécessaires et aux dynamismes possibles. D’où la réclamation de plus de souplesse pour "expérimenter des formes de vie communautaire plus adaptées".

A partir de là, le pasteur Manoël a défini les perspectives d'avenir que l'on pouvait mettre en oeuvre. La densité de l'étude et de la réflexion menées par le pasteur Manoël ne permettent pas qu'on en fasse de simples extraits qui risqueraient d'en ngéliger des nuances et des ouvertures qu'on ne peut résumer. Il vaut mieux se référer au texte intégral de son intervention

Le président du Conseil national de l’Eglise réformée de France s’est aussi "réjoui" de la croissance du mouvement évangélique, chez les protestants français.

"Depuis plusieurs années, on parle de la +montée évangélique+ qu’on oppose volontiers au déclin inéluctable des Eglises dites +historiques+", a déclaré le pasteur Manoël. "Je veux dire clairement que, loin de voir là une menace ou une concurrence, je me réjouis de cette croissance évangélique".

"Je me réjouis de ce dynamisme, même si parfois il nous bouscule de façon pas très agréable", a-t-il poursuivi, ajoutant : "ne sommes-nous pas les héritiers de toute une série de mouvements de réveil, mal vus et souvent rejetés par l’Eglise officielle ?".

Selon un sondage CSA-La Croix-Réforme mi-avril, l’ensemble évangéliques/baptistes/pentecôtistes représente 25% des personnes qui se disent proches du protestantisme contre 45% pour l’ensemble luthéro-réformé, mais les évangéliques priment pour l’intensité de la pratique religieuse et la croissance.

Il a par ailleurs souligné que l’ERF (environ 350.000 membres) poursuivait son rapprochement avec l’Eglise luthérienne (40.000 membres) avec lequel elle tiendra un synode commun sur la famille en 2007 à Sochaux (Doubs). (information : ERF)

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