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2006-06-03 - Pologne
LA DISCRÈTION IMPOSE LE SECRET.

Le P. Tadeusz Isakowicz-Zaleski avait l'intention de révéler les noms de prêtres ayant collaboré avec la police politique communiste, la SB. Le cardinal archevêque de Cracovie Stanislaw Dziwisz le lui a interdit le mercredi 31 mai.

"J'ai été invité à l'archévêché à neuf heures du matin où une décision m'a été remise m'interdisant de poursuivre des recherches sur les prêtres agents", a déclaré le père Tadeusz Isakowicz-Zaleski au cours d'une brève conférence de presse. Le P. Zaleski a déclaré s'être "pleinement soumis" à cette décision.

Mardi, le cardinal Dziwisz avait déclaré dans un communiqué que la publication d'une liste de prêtres ayant collaboré avec la police politique communiste juste après la visite du pape Benoît XVI en Pologne "était une action nuisible pour l'Eglise".

Les observateurs du voyage du pape voyaient une allusion à cette attitude du P. Zaleski dans cette remarque de Benoît XVI, lors de son discours aux prêtres :"Nous croyons que l'Église est sainte, mais qu'il y a des pécheurs parmi ses membres. Nous devons rejeter le désir de s'identifier seulement avec ceux qui sont sans péché."

"Je n'avais jamais voulu nuire à l'intérêt de l'Eglise ni à la bonne réputation des différentes personnes", a déclaré le père Zaleski à la presse. "J'ai cependant le droit moral de parler de ma génération", a ajouté ce prêtre, qui était un opposant notoire au régime communiste lorsqu'il était l'aumônier du syndicat Solidarnosc à Nowa Huta.

Selon l'Institut de la mémoire nationale (IPN), qui a la garde des archives de la police secrète, de 10% à 15% des religieux polonais "prêtres, moines et laïcs" ont collaboré avec la SB. (information : évêché de Cracovie)

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