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du 8 au 11 juin 2006 (semaine 23)
 

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2006-06-11 -
L'ÉCOLE DE LA FOI DE FRIBOURG RENAÎTRA EN AFRIQUE.

Au terme d'une aventure de 37 ans "l'Ecole de la Foi" de Fribourg ferme ses portes à Fribourg pour des causes financières, politiques et administratives.

Lors de la conférence de presse tenue à cette occasion, l'abbé Jacques Theurillat, président du Conseil de Fondation, le prévôt Claude Ducarroz, directeur de l'Ecole de la Foi, Sœur Marie-Gabrielle Bérard, responsable pour la Fondation Ecole de la Foi à Yamoussoukro, Côte d'Ivoire, ont évoqué les étapes des principales décisions du Conseil de Fondation qui ont abouti  en novembre 2004 à la fin de cette voie de formation ouverte sur le multiculturel avant la lettre, initiée par l'abbé Jacques Loew en 1969.

Des raisons financières et une proportion d'étudiants venant essentiellement du Sud - qui équivaudrait à "faire venir des classes entières d'Afrique ou d'Asie" - et surtout, un bras de fer lassant avec les autorités fédérales, ont eu raison de son existence. La "guérilla" avec l'administration fédérale pour l'obtention des visas des étudiants africains a contribué à faire disparaître l'Ecole.

Une lente érosion a fait passer les effectifs à 26, en 1995. Mais les étudiants africains qui, en 1985, représentaient 28% des étudiants et 56% en 1995, sont 66% en 2005. "Le déficit causé par notre Occident en voie de déchristianisation a été compensé par la venue de candidats du Sud", relève Claude Ducarroz.

Ce qui alors déplorable c'est les services gouvernementaux n'ont pas voulu mesurer l'impct de leur manière d'agir.
"Berne n'a pas ouvert les yeux sur l'aspect international de cette Ecole". Ces étudiants aricains deviennent des cadres et responsables de catéchèse, après leur cursus à l'Ecole de la Foi. Le directeur a même écrit aux autorités fédérales en leur disant en substance: "Voulez-vous que les gens aillent se former auprès des sorciers locaux ou des évangélistes Nord-américains?". Les candidats étaient filtrés par l'administration fédérale à peu près comme des terroristes, ce n'était pas vraiment le cas des candidats à  l'Ecole de la Foi!.

Il faut donc prendre acte de la disparition de cette formation-évangélisation implantée en Suisse. Mais une nouvelle Ecole de Foi en terre africaine suscite les espoirs, tempérés par les nombreux obstacles que le projet rencontre. Une religieuse, soeur Marie-Gabrielle, qui fut directrice de l'Ecole de la Foi à Fribourg, aime les défis." A l'Ecole, j'avais même mis ensemble des Hutus et des Tutsis!" Elle défend une pédagogie basée sur "la convivialité, pour aller au-delà des racismes et de tout ce qui divise".

L'Association Ecole de la Foi de Yamoussoukro se constitue en 2002, avec des laïcs des religieux sur place et le diocèse lui-même. Un terrain de 25 Ha a été donné par Mgr Paul Siméon Ahouanan, évêque de Yamoussoukro, en 2001.

En raison de la situation sociopolitique en Côte d'Ivoire, le projet a pris du retard. Les coûts sont en hausse dans le pays à cause de la guerre, précise Soeur Marie-Gabrielle. Mais l'argent ne manque pas pour tout le monde: les Chinois investissent à fond dans le pays. "Nos devis étant très modestes, cela bloque le développement du projet".

Soeur Marie-Gabrielle espère qu'au moins deux des principaux donateurs de l'Ecole de la Foi de Fribourg reporteront leurs dons sur Yamoussoukro, soit Missio, mécène pour 200'000 francs/suisses, et Aide à l'Eglise en Détresse (AED), pour quelque 100'000.

"On se trouve dans un contexte de pays occupé. On croise sans cesse des soldats de l'ONU, venus du Bangladesh, d'autres pays d'Afrique et du Maroc. Les voitures militaires et les files d'orphelins et de malades s'allongent. Il faut traverser 36 barrages pour se rendre de  Yamoussoukro à l'Ouest du pays". Mais l'École de la Foi se doit d'être à Yamoussoukro, pour la religieuse : Il importe de passer d'un dieu qui fait trembler à un Dieu qui vous aime et ne vous demande pas les derniers poulets qui vous restent". (source et information : Agence Apic)

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