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2006-06-15 -
LE MÉTROPOLITE KIRILL ET LES ORIENTATIONS DE L'ÉGLISE RUSSE ACTUELLE.

Le métropolite Kyrill, fils spirituel du métropolite Nikodim, qui était proche de l'Église romaine, est l'un des principaux artisans de la renaissance de l'Eglise orthodoxe russe dont il vient présenter à Paris l'actualité .

Après une conférence, présidée par le cardinal Roger Etchegaray, il ira samedi à Lyon visiter l'Institut des Sources chrétiennes et sera accueilli à la cathédrale par le cardinal Philippe Barbarin.

Il dirige depuis 1989 le département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou et il vient présenter son premier ouvrage en français, "L'Evangile et la liberté". Cet ouvrage lance la traduction en russe de la collection "Sources chrétiennes".

Dans son livre, le métropolite raconte la persécution soviétique, la déportation de son grand-père, ses liens avec le métropolite Nicodème de Leningrad qui mourut dans les bras de Jean Paul 1er et la renaissance de l'Eglise russe depuis une vingtaine d'années. Il y présente aussi sa vision de l'Eglise et du monde.

L'accueil qui lui est réservé par l'Église catholique, moins d'un mois après sa rencontre à Rome avec Benoît XVI, n'est pas semblable auprès des orthodoxes de France car elle se situe sur fond de querelles entre orthodoxes en Europe occidentale. "Kyrill passe à l'offensive pour la réunification de toutes les Églises russes qui se sont séparées de Moscou après la Révolution de 1917", explique Jean-François Colosimo, spécialiste de l'orthodoxie.

L'Eglise russe "hors-frontières", surtout présente aux Etats-Unis, en Suisse et Allemagne, vient de renouer le dialogue avec Moscou. Mais en France et en Grande Bretagne, où s'est développée une orthodoxie occidentalisée, la majorité des paroisses russes veulent être rattachées au Patriarcat de Constantinople.

Depuis 2004, l'Exarchat en France a dû affronter les tribunaux pour conserver ses cathédrales de Biarritz et Nice. Dans une lettre ouverte à l'archevêque Innocent (qui dépend du Patriarcat de Moscou), prêtres et fidèles de l'Exarchat ont dénoncé le 2 juin "des procédés inouïs" pour "déstabiliser notre diocèse".

La nomination le 9 juin de l'évêque britannique Mgr Basile (Osborne) comme évêque auxiliaire de l'Exarchat après sa demande de rejoindre le patriarcat de Constantinople suite à sa démission par le patriarcat de Moscou risque d'envenimer les rapports.

Le patriarcat de Moscou estime que les divisions de la diaspora russe n'ont plus lieu d'être. Il n'en reste pas moins une question de fond : "Peut-il y avoir une Eglise orthodoxe locale dans un pays catholique?". (information : Orthodoxie)

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