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du 21 au 24 juin 2006 (semaine 25)
 

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2006-06-24 -
LE MYSTÈRE ET LES EXIGENCES DE L'UNITÉ CHRÉTIENNE.

En présentant la parution du 500ème volume des "Sources chrétiennes" et la prochaine édition conjointe avec le patriarcat de Moscou, le cardinal Etchegaray a souligné les exigences de l'unité des Églises : "Il faut que nous nous entendions."

"Il est significatif, a-t-il déclaré le 16 juin, que les éditions du Cerf viennent d’offrir au métropolite de Smolensk et de Kaliningrad le 500e volume des « Sources chrétiennes », un traité ou plutôt, nous dit Mgr Dagens, « un cri d’alarme et un appel passionné à l’unité de l’Eglise » lancé par saint Cyprien, évêque de Carthage. Son titre, dans sa simplicité même, est comme le leitmotiv œcuménique de cette colossale entreprise éditoriale qui se déploie, sans s’essouffler, depuis 65 ans et dont le bilan est impressionnant par son influence sur la vie de l’Eglise, mais aussi sur les travaux universitaires et sur la culture contemporaine.

"Les Pères de l’Eglise, « ces vivants qui parlent aux vivants d’une Eglise en création », comme le présentait le professeur André Mandouze, dont la voix vient de s’éteindre. Mais aussi, au-delà, tous ces écrits tardifs auxquelles reconnaissait la qualité de « sources » le professeur Joseph Ratzinger en s’associant (dès 1973) à la sortie du 200e volume par un article peu connu dans le bulletin des Amis de « Sources chrétiennes ». « Sources, déclarait le professeur Ratzinger, les œuvres qui font connaître le fait originel chrétien et qui par là servent l’unité chrétienne. Là où règne une telle conception de la source, il n’y a aucun archéologisme, mais bien une relation vivante et féconde avec l’histoire. »

Et le cardinal Etchegaray de poursuivre : "
Nous ne réalisons pas à quel point, dès ses origines, la foi chrétienne a été pensée et vécue au risque de la diversité des cultures et comment l’Eglise a pris à bras le corps la mutation qui a fait du monde païen un monde chrétien.

"Et c’est précisément aujourd’hui le même combat qui est au cœur du métropolite Cyrille et dont témoigne le livre « L’Evangile et la liberté » au titre, j’oserais dire, bien ratzingerien ou simplement paulinien et au sous-titre bien « patristicien » : « Les valeurs de la Tradition dans la société laïque ».

S'adresssant au métropolite Kirill, le cardinal rappelle une affirmation de celui qui est aujourd'hui le bras droit du patriarche de Moscou :"
Vous confiez que le métropolite Nicodème de Leningrad (Saint-Pétersbourg) fut votre maître et qu’il vous a appris « ce qu’est une théologie enracinée dans l’histoire ». Nous en avons souvent parlé ensemble, car je porte moi aussi la brûlure spirituelle de ce grand homme d’Eglise depuis que nous avons coprésidé (j’étais alors archevêque de Marseille) une semaine de dialogue théologique entre Rome et Moscou et que je fus son hôte dans sa datcha, aux confins de la Finlande. Il a écrit une vie de Jean XXIII et il est mort lors d’une audience de Jean-Paul Ier au Vatican."

"
Vous écrivez que tout dialogue ne peut être que dialogue du cœur : d’abord celui avec le monde, et nous savons tout ce que vous doit toute l’Orthodoxie pour consolider et actualiser les fondements de la « doctrine sociale de l’Eglise » dans sa nouveauté prégnante après la chute de l’idéologie communiste. Mais nous connaissons également vos préoccupations pour le dialogue entre Eglises. ...Dans une récente conférence à Moscou en novembre dernier sur l’eschatologie, vous proclamez le lien et la dépendance mutuelle de la liberté et de l’éthique que vous déclarez comme « deux catégories de l’anthropologie patristique » (p. 130). Il ne s’agit pas seulement de sauver le monde, mais pour sauver le monde il s’agit de sauver le christianisme quand il est menacé de l’intérieur. Vous citez le père Georges Florovsky : « L’aspiration à l’unité doit mûrir et s’affermir dans la pénitence et l’ascèse de la foi ».

"
Cher Frère, il est temps que nous vous entendions ...Le patriarche Athénagoras aimait dire : « L’union sera un miracle, mais un miracle dans l’histoire. Quand ? Nous ne pouvons pas savoir. Mais nous devons nous y préparer. Car un miracle est comme Dieu… toujours imminent." (source : éditions du cerf)

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