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du 21 au 24 juin 2006 (semaine 25)
 

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2006-06-24 -
BENOÎT XVI SE CHOISIT DE NOUVEAUX COLLABORATEURS.

Le pape a désigné le jeudi 22 juin un nouveau secrétaire d’État, le cardinal Tarcisio Bertone, annonçant dans le même temps le départ de Mgr Giovanni Lajolo, secrétaire de la section pour les rapports avec les États.

Ainsi, il clôt définitivement «l’ère Sodano» dont le « ministre des affaires étrangères du Saint-Siège », Mgr Lajolo, était un proche.

Benoît XVI a choisi le cardinal Bertone pour en faire son bras droit et pour avoir à ses côtés un de ses fidèles, celui qui avait déjà été, de 1995 à 2003, son principal collaborateur comme secrétaire de la Congrégation pour la doctrine de la foi.

Mgr Bertone a conquis les médias par sa jovialité et un rare franc parler mis au service d'une grande rigueur dogmatique. En rappelant un jour l'opposition de l'Eglise au clonage, il a ajouté en plaisantant que l'on pourrait "faire une exception" pour Sofia Loren, l'actrice emblématique du cinéma italien. Passionné de football, il lui est arrivé de commenter des matches pour une télévision de Gênes.

C'est à lui que l'on doit le récit d'un épisode pittoresque de ce huis-clos de deux jours dans la chapelle Sixtine au Vatican: "lorsqu'il a fallu envoyer la fumée blanche" annonçant au monde l'élection du nouveau pape, "le poêle a refoulé et a envoyé une fumée acre dans la chapelle", a-t-il raconté.

A la Congrégation pour la doctrine de la foi, Mgr Tarcisio Bertone a acquis une grande connaissance de l'Eglise et de son fonctionnement interne, une question qui préoccupe particulièrement le nouveau pape, dont il est un grand admirateur et qu'il décrit comme un homme bon, "d'une bonté qui sait aussi dire non".

Bnoît XVI apprécie celui qu’il appelle « l’homme des missions désespérées ». C’est ainsi Mgr Bertone qui parvient à ramener dans le giron de l’Église catholique Mgr Emmanuel Milingo, archevêque émérite de Lusaka (Zambie), un temps marié à une adepte de la secte Moon… C’est à lui aussi que le futur pape confie la publication du troisième secret de Fatima.

Or le Secrétaire d'Etat est, après le pape, le personnage le plus important de l'Eglise, l'équivalent d'un Premier ministre. Il s'occupe à la fois de l'activité politique et diplomatique du Saint-Siège et gère les dossiers internes à l'Eglise. A la différence des autres chefs de "dicastères", les différents services du Vatican, qui ont un mandat de cinq ans, le sien est d'une durée indéterminée.

C’est la première fois, depuis 1969 et le cardinal français, Mgr Villot, qu’un pape se choisit un secrétaire d’État hors de ce lieu déterminant du gouvernement central de l’Église catholique, même s’il en connaît tous les rouages. Une manière de redimensionner cette institution, dont Benoît XVI pourrait faire une sorte de «super-secrétariat général de gouvernement»

Le successeur de Mgr Lajolo n'était pas encore nommé jeudi, mais les "milieux bien informés" citent le nom de Mgr Fortunato Baldelli, l'actuel nonce apostolique à Paris.

Les jours ou les semaines qui viennent, verront sans doute d'autres nominations. Au début de son pontificat le 19 avril 2005, Benoît XVI avait laissé entendre qu'il voulait resserrer la Curie pour la rendre moins bureaucratique et plus efficace. Jusqu'à présent il a procédé par petites touches, sans bouleverser de fond en comble l'appareil du Vatican.

Il a choisi l'archevêque de San Francisco, William Joseph Levada, pour lui succéder à la tête de la congrégation pour la doctrine de la foi. Il a nommé le cardinal indien Ivan Diaz, 71 ans, archevêque de Bombay, à la tête de la congrégation pour l'évangélisation des peuples. Il a par ailleurs regroupé "temporairement" plusieurs services, comme les migrants avec Justice et Paix, présidés par le cardinal italien Renato Martino, et le dialogue interreligieux avec la Culture, dirigés par le cardinal français Paul Poupard.

Sa décision la plus spectaculaire a été d'envoyer comme représentant du Saint-Siège en Egypte et auprès de la Ligue arabe le président du Conseil pour le dialogue interreligieux, l'archevêque Michaël Fitzgerald.
Cette décision a été interprétée par certains comme une mise à l'écart, mais c'est peut-être une autre approche du dialogue de l'Eglise catholique avec l'islam, en plaçant un tel spécialiste auprès de la Ligue arabe.

Quant au porte-parole du Vatican, Joaquin Navarro-Valls, membre de l'Opus-Dei, il a récemment confié son souhait de partir après 21 ans de bons et loyaux services.

Ainsi, p
eu à peu, toute l'équipe mise en place par le pape polonais Jean Paul II va céder la place aux hommes de Benoît XVI, mais celui-ci, fidèle à son style, prend son temps et décide seul. (information : Service de presse du Vatican)

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