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du 25 au 29 juin 2006 (semaine 26)
 

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2006-06-29 -
LE VÉRITABLE ESPRIT DE LA RÉFORME CONCILIAIRE.

L'on prête à
Benoît XVI l'intention de prendre des décisions en faveur d’une réforme de la réforme de la liturgie. Certains s’en inquiètent, d'autres se réjouissent, d’autres s’en lamentent. Le secrétaire de la Congrégation pour le culte divin précise.

Pour lui en effet, il nous faut en comprendre l’esprit, puisque Benoît XVI s’est lui-même exprimé plusieurs fois sur le sujet et que le cardinal Ratzinger, avant d'être Benoît XVI, n’avait pas été avare d’explications et de mises au point sur la réforme liturgique qui a suivi Vatican II.

Si le Pape intervient aujourd’hui sur le sujet, ce n’est évidemment pas pour ouvrir un nouveau conflit à l’intérieur de l’Eglise et ranimer les querelles qui ont opposé depuis un demi-siècle progressistes et traditionalistes. Les médias schématisent et résument au point d'estomper l'essentiel la foi de l’Eglise, qui est de vivre la réalité de la vie divine dans les sacrements.

Il s'agit en effet, pour l'Église, de se recentrer sur l’essentiel. Et c’est de ce point de vue que doivent être comprises et accueillies les éventuelles mesures de Rome en faveur d’une réconciliation avec la mouvance dite traditionaliste.
On ne peut négliger, par exemple, la question de l’orientation de la liturgie qu'elle soit au coeur de l'assemblée eucharistique comme dans les grandes basiliques romaines ou qu'elle soit tournée vers le soleil levant, qui désigne symboliquement le Christ ressuscité.

S'il y a détournement de signification grave, avec une assemblée qui se recentre sur elle-même pour oublier que la liturgie est ouverture au mystère de Dieu, la déviation n'est pas celle qu'a voulu la réforme conciliaire.

Le rappelle un e
ntretien paru dans le qutidien français "La Croix" avec Mgr Albert Malcolm Ranjith Patabendige Don, secrétaire de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements. En voici quelques extraits :

"...
L’Église a toujours été consciente que sa vie liturgique doit être orientée vers Dieu et comporter une atmosphère profondément mystique. Or, depuis quelques années, on a tendance à l’oublier, pour y substituer un esprit de liberté totale qui laisse tout l’espace à l’invention, sans enracinement, ni approfondissement.

"...
La sécularisation en Occident a entraîné une forte division entre ceux qui se réfugient dans le mysticisme, en oubliant la vie, et ceux qui banalisent la liturgie, en la privant de sa fonction de médiatrice vers l’au-delà. En Asie – par exemple au Sri Lanka, mon pays –, chacun, quelle que soit sa religion, est très conscient du besoin de l’homme d’être porté vers l’au-delà. Et cela doit se traduire dans la vie concrète. Je pense qu’il ne faut pas abaisser le sens du divin au niveau de l’homme, mais au contraire chercher à hisser l’homme vers le niveau supra-naturel, là où nous pouvons approcher le Mystère divin.

"...
Il ne s’agit pas d’être anti-conciliaire ou post-conciliaire, ni conservateur ou progressiste ! Je crois que la réforme liturgique de Vatican II n’a jamais décollé. D’ailleurs, cette réforme ne date pas de Vatican II : elle a en réalité précédé le Concile, elle est née avec le mouvement liturgique au début du XXe siècle.

"...
Si l’usage de la langue courante est consenti, notamment pour la liturgie de la Parole, le décret précise bien que l’usage de la langue latine sera conservé dans le rite latin. Sur ces sujets, nous attendons que le pape nous donne ses indications.

"...
Encore une fois, il ne s’agit pas d’être progressiste ou conservateur, mais simplement de permettre à l’homme de prier, d’écouter la voix du Seigneur. Ce qui se passe dans la célébration de la gloire du Seigneur n’est pas une réalité seulement humaine. Si on oublie cet aspect mystique, tout se brouille, et devient confus. Si la liturgie perd sa dimension mystique et céleste, qui, alors, aidera l’homme à se libérer de l’égoïsme et de son propre esclavage ? La liturgie doit avant tout être une voie de libération, en ouvrant l’homme à la dimension de l’infini." (source : La Croix)

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