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FlashPress - Infocatho
du 10 au 16 juillet 2006 (semaine 28)
 

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2006-07-16 - Cameroun
LA FORCE DE LA PRIÈRE ....

Les riverains des Églises qui naissent de plus en plus dans les quartiers populaires vivent de véritables calvaires nocturnes quand les veillées de prière durent de 18h 00 jusqu'à l'aube, accompagnées de décibels insupportables.

Le Quotidien de Yaoundé rapporte quelques témoignages. Bertrand Amougou habite , dans le quartier Nsimeyong, à Yaoundé, dans le voisinage d'une de ces églises qui poussent désormais tels des champignons dans les métropoles camerounaises. "Ils ont souvent des veillées fort bruyantes à la fin de la première semaine de chaque mois. Celles-ci sont ponctuées de chants et de prières. Ceci, de 18h à l'aube, pendant trois jours", rapporte-t-il.

"Les enfants ne peuvent plus étudier sereinement. Ma famille n'arrive pas à trouver le sommeil la nuit, du fait du vacarme que leur impose l'orchestre de nos voisins." Et de poursuivre : "Comme nous partagions le même compteur électrique jusqu'à une époque, ce dernier pouvait sauter 10 fois en une soirée, à cause de nombreuses manipulations que lui imposaient le pasteur et ses ouailles".

Quand on va se plaindre auprès de l'homme de Dieu à l'origine de ces déboires. Et qu'on lui demande "Je lui ai demandé s'il savait au moins qu'il avait des voisins qui ont envie de dormir", il répondit : "C'est au nom du seigneur".

Paul Oum Bassama, dont le domicile jouxtait "l'Eglise des rachetés de Dieu" non loin de l'hôtel Prestige à Yaoundé, avait osé se plaindre des bruits répétés imposés à sa famille. "Les mardi, jeudi et dimanche, quand ils se mettaient leur orchestre en marche, ça devenait infernal. Toute ma maison vibrait. On ne pouvait plus se parler, parce qu'on n'entendait plus rien du tout".

Il porte plainte au commissariat central ; sa plainte restera sans suite. Celle déposée dans les services de la sous préfecture de Yaoundé ne produira aucun effet non plus. Il se décide de saisir le procureur de la République près le tribunal de première instance de Yaoundé centre administratif. Motif : "Trouble de tranquillité et de l'ordre public". Cette fois-ci, après une bataille judiciaire qui dure quatre mois, il a gain de cause. "L'Eglise des rachetés de Dieu" déménage en 2005.

Face au phénomène de ces Églises qui pourrissent l'existence de leurs voisins, les autorité font (si l'on peut dire) "la sourde oreille "car nos autorités, confirme Jean Tchouang, savent très bien ce que les riverains de ces Églises vivent comme calvaire. Mais, elles [les autorités] ont de gros intérêts dans ces Églises-là." "Il n' y a qu'à voir le nombre de grosses cylindrées qui défilent à ces endroits pour s'en rendre compte", tranche Bertrand Amougou.

Jean Tchougang, qui habite le lieu dit "Château" au quartier Ngoa-Ekellé à Yaoundé, demeure à deux pas d'une de ces églises, dont aucune enseigne n'indique la dénomination dans certains cas. "Nous nous sommes plaints, le chef de quartier en tête. Un sous préfet avait fait fermer cette église, mais un jour tout a recommencé comme si de rien n'était", déclare-t-il.

Depuis lors, le calvaire des habitants du coin a recommencé. A cause des prières, chants et séances de délivrance nocturnes, le tout sous une musique réglée à rompre le toit des maisons. Interrogé sur ces nuisances, Kembé Pessauck, appartenant à l'une de ces diverses chapelles, il affirme qu'il faut louer l'Éternel avec les cymbales et la flûte. Histoire de se faire entendre.De quoi donner des maux de tête. Exceptés aux fidèles de ces Églises aux noms évocateurs, lorsqu'elles en possèdent : "Le réveil du Monde", "Le ministère du renouvellement charismatique ," etc.

La liturgie catholique romaine, les cultes protestants, sont bien ternes devant de tels accents sonores qui montent dans la nuit de Yaoundé. Heureusement que le Congrès qui s'est ouvert le 5 juillet à Kumasi au Ghana avait pour thème la promotion de la Liturgie en Afrique et à Madagascar, congrès d'avenir organisé par la Congrégation pour le Culte Divin. (source : Allafrica)

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