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du 10 au 16 juillet 2006 (semaine 28)
 

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2006-07-16 - Venezuela
DEVANT LE CLIMAT DE VIOLENCE QUI AUGMENTE.

Devant une criminalité de 44 homicides quotidiens, devant la tentative de politiser l’éducation et le manque de confiance dans les élections prochaines, les évêques exhortent les fidèles à combattre l’indolence, la résignation et le découragement.

“Pensées de paix et non d’affliction” (Jr 29,11) est le titre de l’Exhortation que les évêques vénézuéliens ont adressé à tout le pays à la fin de leur 86e Assemblée Plénière Ordinaire qui a eu lieu à Caracas du 6 au 12 juillet.

"Tragiquement mais graduellement, disent-ils, les vénézuéliens s’habituent à une culture ou un mode de pensée selon lequel la mort semble vaincre chaque jour la bataille contre la cohabitation entre les citoyens”. Dans cette exhortation, ils rappellent que, selon l’UNESCO, le Venezuela est en tête de liste des 57 pays les plus violents et les moins sûrs, avec une moyenne de 44 homicides par jour.

Parmi les différentes manifestations de cette violence, les évêques dénoncent : l'extorsion, les saisies et le trafic de narcotique, une déshumanisation inouïe par des protestations et des conflits sanglants dans les prisons, des maltraitements des femmes et des violences domestiques, un climat belliqueux et une militarisation de la société.

"Il est contradictoire de présenter un discours contre la violence et des projets de désarmements de la population et, en même temps, d’exercer les jeunes et les adolescents à l’usage des armes” affirment-ils. Face à cette situation, il faut entreprendre "une campagne nationale dans le pays en faveur de la culture de la vie et de la civilisation de l’amour, qui inclut l’éducation à la paix et à la réconciliation qui pénètre tous les secteurs, les milieux et les institutions".

Un autre des thèmes qui préoccupe les évêques vénézuéliens d'une manière particulière, c'est l’orientation de tout le système éducatif. "Le problème fondamental - lit-on dans le document - est la tentative, recueillie dans le projet de la Loi Organique sur l’Education, d’assigner à l’Etat les droits éducatifs originaires de la société.... La proposition manifestée par des fonctionnaires du Gouvernement de “politiser” l’éducation et de transformer les professeurs en agents d’endoctrinement d’un modèle politique déterminé est inacceptable, parce qu’ inconstitutionnelle, et illégale comme ratification de la Déclaration Universelle des Droits de l’homme.

Par rapport à l’enseignement religieux, l’Eglise ne demande pas de privilèges, répètent les évêques, simplement "elle réclame les droits des éducateurs, des parents et de la société et le droit qu’elle et d’autres communautés religieuses ont d’exercer leur mission”.

Ils rappellent encore que d’ici quelques mois auront lieu les élections présidentielles qui suscitent de nombreux points d’interrogation, de préoccupations, d’incertitudes, de peur et de méfiance chez la population. Par conséquent, ils demandent au Conseil National Electoral (CNE) d’accomplir tous les efforts nécessaires afin que “le processus électoral soit constitutionnel, légal, politique et éthiquement irréprochable, garantissant de cette manière que tous les vénézuéliens puissent exercer leur droit de vote sans peur de représailles, avec la sécurité que la décision de la majorité sera respectée”.

Finalement ils exhortent tous les vénézuéliens “à refuser toute sorte d’attitude de discrimination et d’intolérance, à combattre avec vigueur les attitudes d’indolence, d’indifférence, de résignation et de découragement ; à défendre la liberté et la dignité de la personne humaine" et demandent au gouvernement de mettre tout en oeuvre de façon particulière pour stimuler “l'unité parmi les vénézuéliens, en évitant des actions qui favorisent et renforcent les divisions et les discriminations". (source : Agence Fides)

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