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du 23 au 30 juillet 2006 (semaine 30)
 

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2006-07-30 -
AU CONGRÈS AFRICAIN DE PROMOTION LITURGIQUE.

La récente déclaration du secrétaire de la Congrégation pour le Culte Divin à propos des mesures envisager pour que la liturgie soit "célébrée avec sérieux" avait soulevé quelques remous. Avec lui, replaçons cela dans un contexte moins occidental.

A Kumasi, au Ghana, a eu lieu le premier Congrès régionaliste pour la promotion de la Liturgie en Afrique et à Madagascar, organisé par la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements en collaboration avec la Conférence Episcopale locale. Selon les paroles de l’Archevêque Albert Malcolm Ranjith à l’Agence Fides: “Ce Congrès a été une bénédiction du Seigneur car il a réussi à entraîner les responsables de la liturgie du continent à s’engager plus fermement à augmenter le sens liturgique de l’Eglise du Continent”.

Le message spécial de Benoît XVI y soulignait l’importance de ce congrès, voyant dans le réveil liturgique du continent et dans la profonde spiritualité des populations africaines des signes d’espérance pour le continent. Comme l’explique Son Exc. Mgr Rahjith, “l’un des buts principaux du Congrès, a été de fournir de nouvelles pistes de réflexion aux Evêques africains, afin que la liturgie devienne un instrument encore plus efficace de stimulation de la foi et de témoignage chrétien”.

Le Congrès a vu la participation de 100 délégués, d’évêques, de membres de Commissions des Conférences Episcopales, d’experts de disciplines liturgiques, provenant de toute la zone subsaharienne et de Madagascar. L’élément le plus remarquable de ce Congrès pour la promotion de la Liturgie est qu’il ne s’est pas tenu à Rome, mais sur le Continent pour la première fois.

Questionné par l'Agence Fides, Mgr Ranjith a déclaré entre autres :

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Dans le passé toutes ces rencontres étaient à Rome, où les représentants des Églises locales étaient appelés à participer. Cette fois nous avons pensé et décidé de régionaliser le Congrès, et de le placer dans le continent choisi, comme celui qui vient de se conclure à Kumasi. Nous avons ainsi eu l’opportunité d’entendre de près la voix africaine, de dialoguer les africains et de participer aux liturgies locales. Ce qui n’aurait pas été si possible si la rencontre avait eu lieu à Rome."

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Ces célébrations liturgiques locales ont été pour nous l’occasion de prendre acte de la variété des pratiques introduites à travers les procédés d’inculturation. Nous avons ainsi pu, avec une grande sérénité, montrer aux Evêques ce qui nous semblait opportun, bien ou moins bien."

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A partir de là s’est ouvert un débat général à partir de travaux de groupes d’étude. Un réel échange fraternel de connaissances. Nous avons exposé la signification théologique de la Messe, tandis qu’eux ont présenté leurs préoccupations et leurs attentes. Ils ont insisté sur le fait qu’une véritable inculturation ne peut pas ne pas enrichir leurs peuples de valeurs spirituelles et morales. Ainsi, par eux directement nous avons eu la possibilité de comprendre ce qu’ils pensent et ce dont ils ont besoin. Le thème de l’inculturation et les problèmes qui peuvent en dériver ne pouvait pas ne pas avoir la place principale."

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En même temps il faut prendre en compte qu’un professeur ne pourra présenter la Liturgie dans les Séminaires et Instituts de formation d’Afrique comme il l’a étudiée à Rome, il devra la transformer avec une sagesse pastorale qui aidera ses élèves à croître dans la vie chrétienne et sacerdotale. Il devra avoir une approche pastorale de la formation liturgique des séminaristes."

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"Une liturgie qui ne tient pas compte de l’aspect pastoral peut causer des dommages à la Foi de la population! La difficulté est d’arriver à donner une formation qui suscite un sens liturgique techniquement complet mais en même temps efficace d’un point de vue pastoral, qui suscite la Foi de celui qui y participe et le conduise à une rencontre avec le Seigneur. Les fidèles peuvent tout de suite constater si un prêtre célèbre d’une façon personnelle et fortement intériorisée, en mettant tout son coeur à ce qu’il fait, ou s’il le fait seulement comme un acte formel et d’une façon désintéressée. "

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va prendre des mesures pour nous indiquer avec quel sérieux nous devons célébrer la liturgie." Par conséquent, un prêtre ne doit pas regarder tout cela avec un oeil de pur formalisme ou d’habitude, mais avec une vision profondément transcendantale et spirituelle. C’est dans le moment de la consécration que Jésus se donne lui-même à nous. S’il n’a pas cette approche le prêtre porte atteinte à la foi de la population et tombe dans la superficialité et le formalisme.

Pour cela, il faut insister sur les aspects surnaturels des célébrations liturgiques, et quand c’est possible, utiliser aussi les éléments culturels locaux pour alimenter ce sens transcendantal de la célébration. C’est justement sur ce sens qu’a été mis l’accent au Congrès de Kumasi (source : Agence Fides)

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