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du 31 juillet au 6 août 2006 (semaine 31)
 

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2006-08-06 - RD Congo
AU LENDEMAIN DES ÉLECTIONS.

Les responsables de toutes les confessions religieuses en République démocratique du Congo (RDC), ont appelé le samedi 5 août les Congolais au calme dans l'attente des résultats des élections présidentielle et législatives du 30 juillet.

"Nous tenons à féliciter le peuple congolais pour le sens élevé de patriotisme dont il a fait montre lors des scrutins du 30 juillet et lui demandons d'attendre dans le calme et la sérénité la publication des résultats par la Commission électorale indépendante (CEI), seule institution habilitée", ont déclaré les chefs religieux dans un message commun.

Cette déclaration a été signée par les responsables de l'Eglise protestante, de la communauté islamique, des Eglises évangéliques et de Réveil, ainsi que de l'Eglise kimbanguiste, important mouvement religieux dans le sud-ouest de la RDC.

L'Eglise catholique, jointe par l'AFP, a expliqué qu'elle n'avait pas été contactée pour s'associer au message.

"Nous exhortons tous les candidats aux élections à accepter les résultats des urnes et à utiliser la procédure légale de recours en cas de contestation", soulignent dans ce texte les chefs religieux, qui invitent le peuple congolais à "ne pas se laisser manipuler par toute sorte d'intoxication".

Les élections du 30 juillet ont montré que le peuple congolais voulait s'engager sur la voie du progrès et de la démocratie. Mais elles ne peuvent faire oublier les tragédies qui se vivent encore dans certaines régions du pays.

Mais, dans le même temps, un "silence angoissant" entoure la "guerre la plus meurtrière", a déclaré aux Eglises de la République Démocratique du Congo (RDC) le pasteur Samuel Kobia, Secrétaire général du Conseil oecuménique des Eglises (COE), alors que le pays était à la veille des premières élections démocratiques depuis 46 ans. 

Dans une lettre pastorale adressée aux Eglises membres de la RDC peu avant ces élections, le pasteur Kobia a appelé les dirigeants congolais - et le monde entier - à fournir les ressources et à engager leur responsabilité, afin de mettre sur la voie du progrès ce pays d'Afrique centrale, toujours sous la houlette de  la plus grande force de maintien de la paix des Nations Unies dans le monde. 

"Sans argent pour reconstruire, provenant du monde développé, sans augmentation des forces de maintien de la paix pour protéger les innocents, sans l’engagement sincère des responsables que le Congo choisira, quels qu’ils soient, et si les responsables de l’Afrique ne donnent pas du pouvoir au cœur de ce  continent, ces élections ne feront rien avancer". Si rien ne bouge, "des millions de personnes seront mortes en vain, et des millions d’autres seront confrontées au même avenir".

Il évoque "la dévastation insensée" qui règne aujourd'hui dans l'ancienne colonie belge et "le massacre gratuit de la population dans l’une des pires guerres de toute l’histoire africaine". La RDC compte 62 millions d'habitants et partage ses frontières avec neuf autres pays, certains d'entre eux étant empêtrés dans leurs propres conflits meurtriers.  

La force de l'ONU, la MONUC, assure l'organisation  de presque tout. "La plus importante et la plus coûteuse des opérations de maintien de la paix dans le monde, qui compte 19.000 soldats, a du mal à rester elle-même intacte, a fortiori à protéger la vie d’une population en proie à la terreur. On a également confié à la MONUC le soin de venir en aide à deux millions de personnes déplacées à la suite du conflit au Congo oriental.

La MONUC a eu aussi pour mission d’écarter 20.000 miliciens armés et de protéger les agences humanitaires, ce qui constitue le projet le plus ambitieux que cette institution mondiale ait jamais entrepris". 

"Et pourtant, un silence angoissant entoure cette guerre, la plus meurtrière de toutes celles qui existent dans le monde actuel. En février 2006, l’ONU et les agences d’aide humanitaire ont demandé au monde 682 millions de dollars (EU) pour les personnes déplacées, affamées et malades".

Mais le pasteur déplore : "Au moment où nous écrivons, elles n’ont reçu que 94 millions, soit 9,40 dollars par personne." Le leader du COE exhorte le monde "à se repentir de la conspiration par
laquelle il a exploité les ressources du Congo et sa population en vue du profit, à mettre fin à son indifférence et à reconnaître la honte de l’oppression".

Les élections sont une avancée positive vers l'avenir. Ls résultats qui demanderont du temps pour être connus ne seront peut-être pas sans contestation. Quoi qu'il en soit elles ne résolvent pas tous les problèmes d'un coup de baguette magique. (source et information : Apic - ENI)

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