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2006-08-13 - Cuba
POUR UNE ÉVOLUTION PACIFIQUE ET NORMALE.

L'Eglise catholique cubaine envoie un appel prudent à la réconciliation entre les Cubains à l'occasion de la maladie de Fidel Castro, tout en gardant ses distances avec la dissidence et les exilés à qui elle a demandé de ne pas "troubler" la situation.

Dans le message qu'elle a fait lire un message dimanche dans toutes églises du pays demandant de "prier pour que Dieu accompagne le président Fidel Castro dans sa maladie" et pour qu'"il éclaire ceux qui ont provisoirement reçu les responsabilités du gouvernement", la Conférence épiscopale reste prudente et modérée.

Dans le moment "particulièrement significatif" que traverse Cuba, l'Eglise catholique "partage ces inquiétudes" et souligne son "profond désir de paix et de convivialité fraternelle entre tous les Cubains, qui ne saurait être troublé par aucune situation extérieure ou intérieure".

L'annonce de l'hospitalisation de Fidel Castro, qui avait l'effet d'une "bombe" à Cuba, avait été célébrée immédiatement par des manifestations de joie à Miami, la capitale des exilés cubains, très hostiles au régime pour la plupart.

L'allusion à de possibles "troubles" créés de l'extérieur ou de l'intérieur renvoit aux activistes anti-castristes exilés et à l'opposition intérieure, qui a adopté un profil bas depuis la maladie du chef de l'Etat.

Mais elle désigne également les "mécontents" du régime, nombreux également dans les rangs "fidélistes", en raison des difficultés sociales du pays, estiment les analystes.

"C'est un message qui est dans la droite ligne des relations entre l'Eglise et le régime inaugurées avec la visite du pape Jean Paul II en 1998: modération, respect mutuel, prudence à l'égard de la dissidence", a estimé un diplomate sud-américain de haut rang.

L'Eglise catholique, très investie dans l'aide sociale, est généralement bien informée des sentiments dans la population.

Dans une interview accordée au quotidien chilien "El Mercurio" en date du 8 août, Mgr Einaudi, qui fut nonce dans l'île de 1980 à 1988, se montre très optimiste sur l'évolution de la situation actuelle. Interrogé sur la transmission momentanée du pouvoir de Fiel Castro à son frère Raul, il estime que ce dernier dispose des capacités nécessaires pour conduire le pays vers une évolution "pacifique et normale". "Si la communauté internationale sait se rapprocher de Cuba, par le dialogue, la situation peut évoluer de manière très positive".

De toute façon, déclare le diplomate du Vatican, il est prématuré de parler déjà de période postérieure à Fidel Castro. Il est impossible de dire si une nouvelle ère post-Castro a véritablement commencé, d'autant plus que rien n'indique qu'il ne se remettra pas de sa maladie et qu'il reviendra pas au pouvoir, a-t-il laissé entendre. (source : ACI - Apic)

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