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du 13 au 20 août 2006 (semaine 33)
 

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2006-08-20 - Sri Lanka
QU'ATTEND LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE.

L’évêque de Trincomalee-Batticaloa, au Sri Lanka, Mgr Joseph Kingsley Swampillai, lance une violente critique à l'adresse de la communauté internationale: "Qu'attend-elle pour intervenir" au Sri Lanka? s'interroge-t-il.

"Même en ce moment, l’armée tire des coups d’artillerie du centre ville en direction des districts méridionaux; depuis plusieurs semaines, on n’entend chaque jour des coups d'armes et des rafales de balles. Les rebelles répondent de la même façon, en tirant vers la ville et le port".

"Ces combats sont différents par rapport à ceux que j’ai connu dans le passé” commente Mgr Swampillai, responsable du diocèse de Trincomalee-Batticaloa, qui comprend les territoires nord orientaux revendiqués par les rebelles tamouls. Il est évêque de ce diocèse depuis 1983, année du début du conflit ethnique.

"Les armes utilisées à présent sont bien plus puissantes et dangereuses. Les rebelles semblent eux aussi en posséder en grande quantité. Bien entendu l’armée a l’avantage de l’aviation, qui ne fait que bombarder comme si elle souhaitait tout détruire”.

"Les rebelles comme les forces gouvernementales ont violé toutes les règles du droit humanitaire. “Ecoles, hôpitaux, lieux de culte et convois de civils ont été pris pour cible par les deux camps. Qu’attend donc la communauté internationale pour intervenir ?” se demande l’évêque.

Trincomalee doit faire face à l’urgence des réfugiés; Mgr Swampillai a visité quelques écoles et églises où la Caritas prête assistance à 2.500 personnes d’ethnie tamoul, ayant fui il y a deux semaines de Muttur, localité située à proximité de Trincomalee, qui a récemment fait l’objet d’intenses combats. Les centres d’accueil se trouvent tous en ville, dans les mêmes zones que les positions militaires.

"C’est la seule zone que l’on peut approvisionner en nourriture et médicaments; transférer ces personnes dans des zones plus isolées rendrait les choses plus compliquées pour leur venir en aide sans que leur sécurité soit davantage garantie,” explique encore l’évêque. “Je ne peux pas vous fournir de chiffres précis, mais je pense qu’au moins 10.000 réfugiés se trouvent à Trincomalee, pris en charge
par des organisations non gouvernementales, y compris la Caritas”.

De décembre dernier à ce jour, plus de 1.400 victimes ont été recensées et 135.000 civils ont pris la fuite à cause des combats et des violations répétées du cessez-le-feu de février 2002 qui "n’est désormais que théorique”. (source : Agence Misna)

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