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du 13 au 20 août 2006 (semaine 33)
 

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2006-08-20 -
BENOÎT XVI MET EN VALEUR LES CÔTÉS POSITIFS DE L'ÉGLISE.

Le 5 août, Benoît XVI répondant aux questions directes des journalistes à l'occasion de son prochain voyage en Allemagne, a répondu d'une manière aussi directe pendant plus de 30 minutes. Une étonnante projection sur l'Église et lui-même.

Il n'hésite pas à aborder les côtés amusants
de la vie, sa dimension joyeuse et son naturel de ne pas tout prendre de façon tragique.

Il ne s'est pas embarrassé de phrases en évoquant de multiples sujets comme le rôle positif de l’Eglise, la place des femmes dans l'Église, la laïcité en Occident, l’unité des chrétiens, la situation des jeunes et des familles, le conflit en cours au Proche-Orient, son prochain voyage en Allemagne ou encore son désir de se rendre au Brésil et en Terre Sainte.

Cette interview a été accordée par le pape le 5 août 2006 à la télévision publique de Bavière, Bayerischer Rundfunk (ARD), à la chaîne publique allemande ZDF, à la chaîne d’information Deutsche Welle, ainsi qu’à Radio Vatican. L’entretien de plus d’une trentaine de minutes à été rendu public par le Bureau de presse du Saint-Siège dans la soirée du 13 août.

L'on peut donner quelques citations. Mais elles ne reflèteront pas à elles seules toute la richesse de cet entretien qui condense sa personnalité et ses orientations en tant que pape et non plus en tant que cardinal Ratzinger.

..."Le catholicisme n’est pas une somme d’interdits, mais une option positive" dit-il en réponse aux questions posées sur les prises de position négatives de l’Eglise en matière de morale sexuelle. Il estime en effet "qu’il faudrait corriger l’image selon laquelle nous ne faisons que semer autour de nous des ‘non’ catégoriques".

... "La foi chrétienne n’est pas une entrave, mais un pont pour le dialogue avec les autres mondes“, car “il est erroné de croire que la culture purement rationnelle, en vertu de sa tolérance, dispose d’une approche plus facile avec les autres religions".

... Le vrai problème, dans la conjoncture historique actuelle, c’est le déséquilibre entre la croissance incroyablement rapide de notre potentiel technique et celui de nos capacités morales, qui n’ont pas grandi de manière proportionnelle“. Ainsi, “la vraie recette c’est la formation de la personne humaine“ car, “si on se limite à propager uniquement le savoir-faire, le know how, si on enseigne seulement la façon de construire et d’utiliser les machines, et le mode d’emploi des contraceptifs, alors il ne faut pas s’étonner si on finit par se retrouver avec des guerres et des épidémies de SIDA“.

Benoît XVI aborde sur le fond l'unité des chrétiens : "Il convient, pour les chrétiens, de témoigner Dieu dans un monde qui a du mal à le trouver".... "Nous n’arriverons peut-être pas très vite à des manifestations extérieures d’unité, mais nous pourrons mûrir vers une unité intérieure qui, si Dieu le veut, portera un jour aussi à des formes extérieures d’unité.

..."L'Occident est aujourd’hui fortement touché par d’autres cultures où l’élément religieux d’origine est très marqué, et qui sont horrifiées par la froideur qu’elles constatent en Occident à l’égard de Dieu... Le besoin de quelque chose ‘de plus grand’ est en train de poindre du plus profond de l’homme occidental".

Il se confie aussi sur le caractère de son peuple, sur ses futurs voyages : "Je ne me sens pas assez fort pour programmer de nombreux grands voyages," mais il souhaite aller là où il pourra "apporter un message ou - pour ainsi dire- répondre à un vrai désir".

Les voyages “"déjà prévus ou souhaités", "l’année prochaine au Brésil" pour la rencontre du Conseil épiscopal Latino Américain (CELAM), l'Autriche, très probablement au sanctuaire marial de Mariazell. Il exprime enfin son désir de se rendre "en Terre Sainte", qu’il espère "pouvoir visiter en temps de paix".

L’émigration massive des chrétiens d’Orient le préoccupe ..." le grand danger que les lieux d’origine du christianisme se vident de leurs chrétiens... Je pense, affirme-t-il, que nous devons les aider à rester".

On réfléchit beaucoup "sur la responsabilité des femmes dans l’Eglise". Benoît XVI souhaite qu’elles cherchent, avec les hommes, "leur juste place". Notant qu’il existe un "problème juridique" concernant leur pouvoir dans l’Eglise, il se dit confiant qu’elles "sauront déblayer le terrain" grâce à “leur élan et leur force“, “leur supériorité“, et “leur puissance spirituelle“.

..."Nous devrions essayer de nous mettre à l’écoute de Dieu, afin de ne pas entraver ce mouvement, mais au contraire nous réjouir que l’élément féminin obtienne dans l’Eglise la place pleine d’efficacité
qui lui convient."

Enfin, au terme du long entretien, Benoît XVI se confie plus
personnellement et, interrogé pour savoir si l’on peut affirmer que son rôle lui plait et qu’il n’est pas un poids pour lui, il avoue que “ce serait aller trop loin, parce qu’en fait c’est fatigant“.

Il confie ne
pas être “le genre d’homme qui a toujours une blague à raconter“, mais “trouve qu’il est très important de savoir cueillir les côtés amusants de la vie et sa dimension joyeuse et de ne pas tout prendre de façon tragique“.

Abordant les différentes époques de sa vie, il
explique que si sa “personnalité de base“ et sa “vision de base“ se sont “développées“, elles sont cependant “restées identiques dans tout ce qui est essentiel“. “Je me réjouis que l’on mette aujourd’hui en avant des aspects qui n’avaient pas été remarqués auparavant".

Texte intégral sur le site du Vatican : Service de presse du Vatican-VIS

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