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du 13 au 20 août 2006 (semaine 33)
 

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2006-08-20 -
LA MESSE DOMINICALE ET LA PRATIQUE RELIGIEUSE.

En quelques années, en France, la pratique religieuse de ceux qui se déclarent catholiques a profondément changé. Elle "ne passe plus par la messe". Les causes en sont multiples et la récente enquête du journal "la Croix" les étudie.

Selon cette enquête, 25% des catholiques interrogés se déclarent pourtant pratiquants alors que 7% seulement vont régulièrement à la messe. Faut-il y voir une conséquence de l'individualisme vécu dans les grandes zones urbaines, un manque de foi, alors que l'on assiste à une grande verveur dans les rassemblements religieux des jeunes et des adultes.

Quoi qu'il en soit : "Aujourd'hui on peut donc être pratiquant sans aller à la messe tous les dimanches; une autonomisation de la pratique qui ne passe plus par les rites habituels", écrit le journal. L'enquête précise qu'en 2006 deux Français sur trois se déclarent catholiques (contre 87% en 1972).

Cette enquête est exceptionnelle par son ampleur: près de 30.000 personnes interrogées. Ce qui permet, pour la première fois depuis longtemps, de mesurer le nombre de "messalisants", écrit le quotidien catholique français. Alors que les deux tiers des Français se disent catholiques, ce "noyau dur" des catholiques représente 4,5 % de la population. Un chiffre en nette érosion, surtout depuis le milieu des années 1970. Au point que les sociologues ont renoncé à le prendre en compte et considèrent comme "pratiquants" les catholiques déclarant aller au moins une fois par mois à la messe.

Cela est d'autant plus étonnant que ces mêmes personnes disent aller en semaine et régulièrement, à une messe dans une paroisse urbaine autre que celle de leur "banlieue".

Selon ce vaste sondage, les deux tiers des Français continuent de se dire catholiques. Même si une légère érosion est perceptible, ce chiffre reste relativement stable au regard de la baisse des années 1970.

Mais, dans le même temps, s'est alors matérialisée la véritable prise de distance des catholiques avec l’institution, surtout après l’encyclique Humanae Vitae (1968) sur la vie sexuelle du couple, particulièrement forte en matière de morale individuelle. Cette baisse s'est actuellement stabilisée autour de 5 %.

Autre constat de ce sondage: la diminution du nombre de catholiques déclarés profite principalement aux "sans religion": en vingt ans, ceux-ci sont passés de 21 % à 27 % de la population française.

De 1987 à 2006, le protestantisme, réformé, luthérien et évangélique, serait ainsi passé de 1 % à 2 % de la population, soit près de 1,2 million de fidèles.

Les autres religions seraient aussi en hausse sensible, représentant 6 % de la population (soit 3,6 millions de fidèles). Différentes études estimant la communauté juive entre 500.000 et 600.000 personnes et la communauté bouddhiste à 450.000 fidèles, cela laisse envisager environ 2,5 millions de musulmans en France. Un chiffre loin des estimations habituelles donnant 4 millions de fidèles de l’islam.

43 % des pratiquants catholiques ont plus de 65 ans, alors que cette classe d’âge ne représente que 21 % de la population. A l’inverse, les 35-49 ans ne représentent que 18 % des pratiquants (28 % de la population). C’est paradoxalement chez les plus jeunes, les 18-24 ans, que le recul semble moindre, avec 7 % des pratiquants (pour 11 % de la population). Le sondage souligne enfin le
visage "très féminin" du catholicisme français. (Le dossier complet est disponible auprès du journal :"La Croix")

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