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FlashPress - Infocatho
du 1 au 3 septembre 2006 (semaine 35)
 

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2006-09-03 -
L'ÉVÊQUE VEUT ABANDONNER SA NATIONALITÉ PAKISTANAISE.

Pour protester contre le traitement subi par sa communauté, Mgr Timotheus Nasir, président de l'Eglise presbytérienne unie du Pakistan (UPCP), a décidé de renoncer à la citoyenneté pakistanaise dans une lettre adressée au président Pervez Musharraf.

« Au Pakistan ,écrit-il dans cette lettre datée du début du mois d'août, les chrétiens, y compris moi, doivent faire face à une haine extrême, à des discriminations religieuses et à une intolérance à tous les niveaux de la société islamique du Pakistan. Il m'est impossible de porter le fardeau de la citoyenneté limitée, estropiée et sans signification de votre Pakistan, [.] un pays dont jadis j'étais fier, [.] c'est pourquoi je me défais de la citoyenneté pakistanaise".

Mgr Timotheus Nasir qui est à la tête d'une Eglise comptant près de 100 000 membres, y précise qu'au cours des dernières années, les persécutions contre les chrétiens s'étaient aggravées mais que le gouvernement n'avait rien fait pour améliorer la situation.

Le 7 août dernier, dans l'Est du pays, à Mominpura Thaiki, dans la province du Pendjab, quatre hommes ont lancé deux grenades dans l'église presbytérienne du village, blessant grièvement trois personnes et endommageant le bâtiment récemment construit.

Le 12 août dernier, le même groupe, accompagné d'une vingtaine de personnes, est revenu et a continué à endommager l'église. Ils ont également détruit une maison, brûlé des Bibles et des carnets de chant, puis ils ont attaqué des chrétiens et violé des femmes, menaçant de les tuer s'ils ne quittaient pas le village, d'après le récit des victimes.

Le Pakistan compte 165 803 560 hab., dont 96,7 % sont musulmans. D'ailleurs l'Islam est religion d'État. Le christianisme représente 1, 6 % de cette population. Le gouvernement s’efforce de contrôler les ONG de défense des droits de l’Homme, et les accuse régulièrement d’être « non patriotiques », ou « non islamiques », ce qui ouvre la voie aux attaques des groupes intégristes et ultra nationalistes. Certains des gouvernements locaux ont aadopté la "Sharia" en 2002.

Les minorités religieuses (Chrétiens, Hindous et Ahmadis) sont de plus en plus la cible des autorités locales et provinciales, et aussi des groupes intégristes, qui jouissent d’une totale impunité. En outre la loi sur le blasphème est massivement et systématiquement invoquée pour limiter leur liberté d’expression et d’association. (information : ENI - source : Eglises d'Asie)

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