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FlashPress - Infocatho
du 27 au 31 août 2006 (semaine 35)
 

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2006-08-31
LE CONCILE D'AGDE EN 506 SERAIT A SA PLACE EN 2006.

Du 9 au 11 septembre prochains, à Agde dans le sud de la France, plusieurs conférences commémoreront le concile qui s’y est tenu en 506 sous la direction de saint Césaire d’Arles, un concile qui rejoint certaines de nos préoccupations actuelles.

Ce concile s'est tenu à l'église Saint-André-d'Agde en 506, du temps du règne d'Alaric II qui, de religion arienne, autorisa la réunion de cette assemblée catholique. La ville fut choisie pour sa situation géographique centrale entre les diocèses de Provence et ceux du sud-ouest. Il réunissait 24 évêques catholiques du royaume wisigothique, plus dix délégués de prélats empêchés de se rendre à ce synode. Sous la présidence de saint Césaire, qui en a préparé les travaux et suggéré les décisions, son but était de régler dans le royaume wisigothique le statut disciplinaire et temporel de l'Église.

A l'issue du concile 48 "canons" furent rédigés pour régler quelques-unes des questions à l'ordre du jour.

- Il a rappelé
tout chrétien doit recevoir la communion 3 fois par an, à Pâques, à la Pentecôte et à Noël. Il a confirmé aussi le précepte dominical (canon 47). C'est à dire que devant la tiédeur ou la négligence de certains il a dû expliciter le devoir des fidèles de participer à la Messe dominicale. Ainsi, le concile d'Agde est l'une des assemblées qui va l'inscrire dans le droit canon conduisant à une coutume universelle à caractère d'obligation.

- Le peuple doit recevoir la bénédiction du saint-sacrement après l'Office du soir (Canon 30)

- Le dix-septième canon précise certaines modalités concernant l'ordination : « Nul métropolitain ne devra prendre sur lui d'ordonner prêtre ou évêque, quiconque ne sera pas âgé dé trente ans, qui est l'âge de l'homme parfait, ni de faire diacre tout sujet n'ayant pas atteint sa vingt-cinquième année... » . Il convient d'indiquer que si cette loi, à l'époque, était en vigueur, certains évêques s'en affanchissait en dispensant les sujets qui faisaient preuve d'une piété remarquable.

- Le concile définit dans quelles conditions le baptême doit être administré aux Juifs. Il semble que certains Juifs oscillaient entre les deux religions. Une fois baptisés, ils pratiquaient plus ou moins ouvertement l'une et l'autre. Le Concile d'Agde décida en conséquence d'imposer un délai d'attente: « les Juifs qui veulent se rallier à la foi catholique doivent, à l'exemple des catéchumènes, se tenir pendant huit mois sur le seuil de l'église; si, au bout de ce temps, leur foi est reconnue sincère, ils obtiendront la grâce du baptême.

- Le concile rappelle que « tout chrétien, clerc ou laïc, doit s'abstenir de prendre part aux banquets des Juifs. Cette interdiction fut visiblement peu respectée puisque d'autres conciles la renouvelèrent à plusieurs reprises (Epône, 517; Orléans, 538 et Mâcon, 581). D'après des sources historiques, les évêques eux-mêmes n'obéissaient pas à ces prescriptions. Par ailleurs nombreux étaient ceux qui entretenaient des rapports chaleureux avec les Juifs comme en atteste ce témoignage à propos de Cautinus, évêque de Clermont entre 551 et 571.

- Alors que les conciles régionaux de Gaule ont déjà abrogé le diaconat féminin (Nîmes 394-396, Orange 441), le Concile d'Agde, interdit aussi de donner le voile aux moniales avant l'âge de quarante ans. Selon Chalcédoine (451), avant cet âge on ne pouvait ordonner les diaconesses.

- Dans le canon 20 du concile, on défend aux clercs de porter des habits « qui ne convenaient point à leur état, c'est-à-dire qu'ils commençaient dès-lors à s'écarter des règles de la modestie et de la bienséance ».

Ces discussions d'un temps lointain nous disent que les problèmes restent les mêmes. (source : Hérault.tribune - Esprit et Vie)

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