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du 1 au 3 septembre 2006 (semaine 35)
 

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2006-09-03 - Russie
UNE ÉCLAIRCIE POUR LES CATHOLIQUES.

Dans un entretien publié par le quotidien français "La Croix", Mgr Tadeusz Kondursiewicz, archévêque du diocèse de la Mère de Dieu (Moscou),
considère que la situation de la minorité catholique en Russie s'est normalisée et qu'elle connaît une éclaircie.

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Nos structures ecclésiastiques ont été restaurées il y a une quinzaine d’années seulement. C’est vrai qu’il y a moins d’enthousiasme et d’espoir que dans les années 1990, quand on sortait des catacombes après plus de sept décennies de persécution. Il n’y a plus les impulsions du début. Aujourd’hui, c’est la vie quotidienne, la vie réelle, que nous devons affronter : la sécularisation, le consumérisme, la postmodernité, le matérialisme pratique, comme à l’Ouest.

"Mais la qualité des catholiques a changé. Nous n’avons plus seulement des gens ordinaires, des « matriochkas » (grands-mères), mais davantage de jeunes, de couples, de familles. Depuis quelques années, nous sommes en mesure d’organiser de grandes processions dans la rue comme à l’occasion de la Fête-Dieu : plus d’un millier et demi de personnes, cette année, dans les rues de Moscou ! Et nous n’avons plus de problèmes pour obtenir la permission des autorités.

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Nous avons maintenant 225 paroisses enregistrées dans tout le pays, des journaux, des instituts, des séminaires. Certes, la bureaucratie existe partout, mais si on veut se faire enregistrer, on peut le faire.

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La structure de l’Église catholique est de toute façon à peu près complète, sauf que le quart de ces paroisses n’ont pas encore d’églises et de lieux de culte. Ainsi à Moscou, pour nos six paroisses, nous n’avons que deux vraies églises et un bâtiment – une discothèque désaffectée – que nous transformons pour servir d’église, Sainte-Olga. La troisième église qui existait à Moscou avant la révolution, Saints-Pierre-et-Paul, est toujours occupée par une société pétrolière et la récupérer s’avère impossible pour le moment.

Évoquant les ralations avec le patriarcat de Moscou : "
Il y a toujours des problèmes, mais il y a des progrès pour résoudre les tensions et développer un dialogue constructif entre les deux Églises. Depuis la visite du cardinal Walter Kasper, président du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens, en 2004, les choses vont mieux et l’on commence à voir la lumière à la fin du tunnel. Après sa rencontre avec les autorités orthodoxes, un groupe mixte de discussion a ainsi été mis en place par le patriarcat orthodoxe de Moscou et le Vatican pour régler les problèmes relationnels subsistant entre les deux Églises. Ce groupe mixte doit résoudre les questions pratiques qui se posent.

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De toute façon, on peut dire que, depuis un certain temps, le climat est meilleur et la situation est plus facile pour les catholiques en Russie. Les problèmes que nous connaissons actuellement, ce sont ceux du relativisme moral, de la perte des valeurs, du libéralisme, du sécularisme agressif. Et, à ce propos, le Vatican et le patriarcat orthodoxe de Moscou parlent le même langage, nous avons là les mêmes intérêts.

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Le prochain défi est de former des prêtres russes, car la plupart des prêtres dont nous disposons sont des étrangers. Il faut rappeler que, depuis la révolution russe jusque dans les années 1990, aucun prêtre catholique n’avait pu se former en Russie. Après huit décennies sans ordinations, j’ai pu ordonner les trois premiers prêtres formés en Russie en 1999. Cette année ils étaient trois, l’an prochain ils seront cinq. Sur les 270 prêtres que nous avons dans la Fédération de Russie (NDLR : pour une superficie de plus de 17 millions de kilomètres carrés et une population de près de 143 millions d’habitants), les prêtres russes sont environ 10 %. Le manque de prêtres russes est donc un vrai problème. (source : La Croix)

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