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du 7 au 10 septembre 2006 (semaine 36)
 

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2006-09-10- Burundi
UNE ESPÉRANCE DANS UN MOMENT DIFFICILE.

"L’accord pour le cessez-le-feu qui a été signé le jeudi 7 entre le gouvernement de Bujumbura et les rebelles des Forces Nationales de Libération (FNL), le dernier groupe de guérilla encore actif dans le Pays, représente un signe d’espérance."

Dans un commentaire qui précédait cette signature, un représentant de l'Église au Burundi avait en effet déclaré à l’Agence Fides : "C'est un fort signe d’espérance à un moment difficile de la vie de notre Pays."

Le gouvernement burundais et les Forces nationales de libération (FNL), dernière rébellion active au Burundi, ont donc signé jeudi 7 septembre à Dar es-Salaam un accord de cessez-le-feu visant à mettre fin à 13 ans de guerre civile dans ce pays d'Afrique centrale. Cet accord, qui aurait déjà dû être signé il y a deux mois selon le calendrier de négociations de paix entamées en mai, a finalement été arraché jeudi sous la pression de plusieurs chefs d'Etat africains. Il devrait permettre la signature d'un accord de paix global entre les deux parties.

Les FNL, composés de Hutus radicaux, étaient le seul des sept mouvements rebelles les plus actifs pendant la guerre civile entamée en 1993 à n'avoir pas encore déposé les armes. Cette guerre, qui a fait plus de 300.000 morts, avait été déclenchée par l'assassinat en le 21 octobre 1993 du premier président démocratiquement élu, le Hutu Melchior Ndadaye, par des soldats tutsis. Elle a opposé les rebelles hutus et l'armée, jusqu'à récemment dominée par la minorité tutsie.

A l'issue de la signature, le président burundais Pierre Nkurunziza a salué ce moment, ajoutant que "les FNL devaient (désormais) respecter la Constitution" burundaise. Il a également annoncé que "les combattants FNL qui souhaitent rejoindre l'armée (burundaise) seraient intégrés" dans ce corps.

La question de l'armée et du statut des ex-rebelles étaient les points les plus épineux des négociations. Les FNL exigeaient la dissolution et la refonte totale de l'armée, alors que le gouvernement veut s'en tenir à la réforme en cours des forces de sécurité.

Depuis 2005, le Burundi s'est officiellement doté d'une nouvelle armée paritaire entre les deux principales ethnies du pays, Hutus et Tutsis. Jusqu'alors, l'armée était dominée par la minorité tutsie, alors que les Hutus représentent environ 85% de la population du Burundi et les Tutsis 14%.

"C'est vrai qu'on a mis du temps à rejoindre le (processus de paix) à cause de facteurs extérieurs et parce que nous étions incompris", a commenté le chef des FNL, Agathon Rwasa, lors de la cérémonie de signature. "Nous avions besoin d'une paix et d'une démocratie totales (...) Aujourd'hui, nous sommes convaincus que nous avançons dans cette direction", a-t-il ajouté.

De son côté, le président tanzanien Jakaya Kikwete, a estimé que "ceci devrait être désormais la fin de nombreuses années de souffrance pour le peuple du Burundi. La guerre a été longue et elle a provoqué beaucoup, beaucoup de morts et des milliers de réfugiés"... "Je remercie le peuple du Burundi pour sa persévérance à atteindre ce moment. Nous devons maintenant travailler à consolider la paix, à réconcilier et reconstruire votre pays, a déclaré le président sud-africain, M. Thabo. (source : presse et Agence Fides)

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