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du 4 au 6 septembre 2006 (semaine 36)
 

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2006-09-06 -
ASSISE ET L'INTUITION PROPHÉTIQUE DE JEAN PAUL II.

Dans son Message aux participants du Congrès d'Assise, Benoît XVI rappelle ce que fut l'initiative de Jean Paul II, il y a vingt ans, et souligne la place de la prière en une telle rencontre : une stimulation efficace sans d'inutiles confusions.

..."Je profite volontiers de l’occasion pour saluer les participants des autres religions qui prennent part à l’une ou l’autre des commémorations d’Assise. Comme nous chrétiens, eux aussi savent que dans la prière il est possible de faire une expérience particulière de Dieu, et en tirent des stimulations efficaces pour se consacrer à la cause de la paix. Il est bon cependant, à ce propos, d’éviter d’inutiles confusions.

Dans ce message transmis par l'intermédiaire de l'évêque d'Assise-Nocera, il remercie la communauté de Sant'Egidio de reprendre ce qu'avait initié son prédécesseur : "L’initiative (de Jean Paul II) eut un large écho dans l’opinion publique : elle constitua un message vibrant en faveur de la paix et se révéla un événement destiné à laisser un signe dans l’histoire de notre temps. Il est alors compréhensible que le souvenir d’un tel événement continue de susciter des initiatives de réflexion et d’engagement. Plusieurs sont déjà prévues justement à Assise, à l’occasion du vingtième anniversaire de cet événement.

... "Ces initiatives, chacune avec sa dimension propre, mettent en évidence la valeur de l’intuition qu’a eue Jean-Paul II et en montrent l’actualité à la lumière des événements qui ont eu lieu ces vingt dernières années, et de la situation dans laquelle se trouve aujourd’hui l’humanité.

..."
Malheureusement, ce rêve de paix ne s’est pas réalisé. Le troisième millénaire s’est au contraire ouvert sur des épisodes de terrorisme et de violence qui ne paraissent pas devoir disparaître. Le fait que les confrontations armées se développent, aujourd’hui surtout, sur fond de tensions géopolitiques dans beaucoup de régions, peut donner l’impression que, non seulement les diversités culturelles, mais aussi les différences religieuses constituent des motifs d’instabilité ou de menaces pour les perspectives de paix. Justement, et sous cet angle, l’initiative promue il y a déjà vingt ans par Jean-Paul II prend le caractère d’une prophétie d’actualité.

..."Nous sommes parfois humainement désespérés. La paix est une valeur dans laquelle entrent tellement d’éléments. Pour la construire, les moyens culturels, politiques, économiques sont certainement importants. En premier lieu cependant, la paix doit être construite dans les cœurs. Là en effet, se développent les sentiments qui peuvent l’alimenter, ou, au contraire, la menacer, l’affaiblir, l’étouffer. Le cœur de l’homme est ainsi le lieu des interventions de Dieu. Par conséquent, à côté de la dimension horizontale des rapports entre les hommes sur ce sujet, la dimension verticale du rapport de chacun avec Dieu, dans lequel tout trouve son origine, se révèle également d’une importance fondamentale.

..."Entre les divers aspects importants de la rencontre de 1986, il faut souligner que cette valeur de la prière dans la construction de la paix fut attestée par les représentants des diverses traditions religieuses, et cela eut lieu non pas à distance, mais dans lecontexte d’une rencontre. De cette manière, les priants des diverses religions purent montrer, avec le langage du témoignage, comment la prière ne divise pas mais unit, et constitue un élément déterminant pour une pédagogie efficace de la paix, centrée sur l’amitié, l’accueil réciproque, le dialogue entre les hommes de diverses cultures et diverses religions.


..."Pour qu’il n’y ait pas d’équivoque sur ce que Jean-Paul II, en 1986, voulut réaliser et que, selon une de ses propres expressions, on appelle l’esprit d’Assise, il est important de ne pas oublier l’attention qui fut mise alors pour que la rencontre interreligieuse de prière ne soit pas prétexte à des interprétations syncrétiques, fondées sur une conception relativiste. C’est pourquoi, dès le début, Jean-Paul II a déclaré : « Le fait que nous soyons venus ici n’implique aucune intention de rechercher un consensus religieux entre nous, ni de négocier nos convictions de foi. Il ne signifie pas non plus que les religions peuvent se réconcilier sur le plan d’un engagement commun dans un projet terrestre qui les dépasserait toutes. Et il n’est pas davantage une concession au relativisme des croyances religieuses… » (Enseignements, cit., p. 1252). Je désire confirmer ce principe, qui constitue le présupposé de ce dialogue entre religions.

..."Il est tout autant nécessaire d’éviter des confusions inopportunes. Parce que, même quand on se retrouve ensemble pour prier pour la paix, il faut que la prière se développe selon chaque chemin, distinct et propre aux diverses religions. La convergence des différences ne doit pas donner l’impression de céder à un relativisme qui nie le sens même de la vérité, et la possibilité de l’atteindre."

Une remarque ressort de ce texte, indépendamment de ce thème de la paix et de la prière. A plusieurs reprises, il parle "de cette Église d'Assise-Nocera" ou encore "des Églises particulières de cette région", une insistance qui résonne d'une manière significative dans l'ecclésiologie de Benoît XVI. (source : VIS - traduction : La Croix)

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