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du 4 au 6 septembre 2006 (semaine 36)
 

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2006-09-06 -
LE HUIS-CLOS SUR "CRÉATION ET ÉVOLUTION".


A la fin d'un séminaire qui s’est tenu à Castel Gandolfo, du 1 au 3 septembre, Benoît XVI a demandé à ce que soient rendues publiques les quatre interventions prononcées lors du congrès à huis clos sur la question de la création et de l’évolution.

Ces quatre interventions ont été prononcées par des spécialistes réunis autour de Benoît XVI et, à la demande du pape, elles devraient être prochainement publiées. L’an passé, les discussions du groupe d'universitaires du "Ratzinger-Schülerkreis" - le cercle des anciens élèves de Ratzinger - sur l’islam avaient été tenues secrètes.

Selon le cardinal archevêque de Vienne, le cardinal Christoph Schönborn, présent à ce séminaire, le compte-rendu pourrait être publié en novembre. Il s’agit d’une première, comme l’a relevé le vaticaniste italien Sandro Magister dans son blog "Settimo Cielo".

Les quatre intervenants principaux durant ce séminaire étaient Peter Schuster, président de l’Académie autrichienne des sciences, un non catholique expert en biologie moléculaire évolutive, Robert Spaemann, philosophe en sciences politiques, un des grands spécialistes allemands de la modernité, le jésuite Paul Erbrich, professeur de philosophie de la nature à Munich, et le cardinal Schönborn.

Leurs interventions, en allemand, ont été suivies de discussions avec les quelque 39 participants au congrès.

“C’était un rendez-vous important au niveau académique le plus élevé“, a ainsi confié le cardinal Schönborn à l’agence autrichienne Kathpress. L'archevêque de Vienne estime que le choix du thème est motivé par le débat en cours depuis plusieurs mois sur ce sujet.

Si aucune conclusion n’a été tirée de cette réflexion de trois jours, comme l’a confié à l’agence Reuters le Père Joseph Fessio, un jésuite ayant pris part aux discussions, le groupe a décidé de publier ses textes afin de montrer que les théologiens catholiques ne voient pas de contradiction entre leur croyance en la création divine et la théorie scientifique de l’évolution.

Il s’agit en effet de promouvoir un dialogue entre la foi et la science sur les origines de la vie. D’après le P. Fessio, Benoît XVI a pris part aux discussions, mais n’a rien dit de différent de ses récentes déclarations publiques sur la question, dans lesquelles il a reconnu l’évolution comme un fait scientifique mais a argumenté sur le fait que Dieu a créé le monde et toute vie en lui.

Le 2 septembre, Benoît XVI a pris part aux discussions. Après avoir entendu le résumé des interventions de la veille, le pape a écouté la conférence du cardinal Schönborn sur le sujet. Le 3 septembre, le pape a célébré la messe avec ses anciens élèves, au Centre Mariapoli.

Si le débat n’a fait qu’effleurer l’Europe ces derniers temps, aux Etats-Unis la polémique entre "darwinistes" et "créationnistes" fait rage. Au-delà de l’Atlantique, ces mouvements fondamentalistes chrétiens cherchent à imposer dans l’enseignement scolaire la théorie appelée "intelligent design" (le dessein intelligent de Dieu).

Benoît XVI a déjà abordé publiquement cette question. Dès la première messe de son pontificat, en avril 2005, il avait explique que " les hommes ne sont pas “le produit accidentel et dépourvu de sens de l’évolution", précisant que “chacun de nous est le fruit d’une pensée de Dieu“.

En avril dernier, devant les jeunes du diocèse de Rome, il avait expliqué en quoi le christianisme avait fait “l’option de la priorité de la raison créatrice au début de tout et principe de tout“. Il avait ainsi rejeté la seconde option possible, celle de “la priorité de l'irrationnel selon laquelle tout ce qui fonctionne sur la Terre et dans nos vies serait seulement occasionnel et un produit de l’irrationnel“.

Au soir de la veillée pascale de 2006, il
devait encore affirmer que la résurrection du Christ était le "saut qualitatif le plus décisif dans l’histoire de l’évolution" (Source : La Croix - settimo cielo)

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