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du 14 au 17 septembre 2006 (semaine 37)
 

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2006-09-17 -
DES TEXTES COMPLEXES ET DE GRANDE PORTÉE.

P
révu comme un simple retour sur sa terre natale, le pape a surpris les observateurs car, en réalité, il a livré d’importants textes théologiques, aussi complexes que la théorie de l’évolution, les conflits de civilisation, l’islam ou la question ouvrière.

Une étude d'Isabelle de Gaulmyn, envoyée du quotidien "la Croix", en a présenté une synthèse à laquelle il faut se référer.

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Retrouvant sa terre, dit-elle, Benoît XVI a retrouvé le théologien Ratzinger… Avec le risque que pose la médiatisation d’un discours de pape : on l’a bien vu lorsque, devant des chercheurs et universitaires, dans une sorte de « disputatio », mardi, il s’est livré à une analyse complexe, nuancée, de la religion catholique, en la comparant à l’islam, s’interrogeant sur les rapports de la religion musulmane avec la violence.

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C’est uniquement ce dernier point qui a été retenu, et a provoqué une polémique. Une chose est certaine : le pape a largement développé une vision du dialogue avec les autres religions différente de celle de son prédécesseur. Là où Jean-Paul II entendait dialoguer, Benoît XVI préfère que les catholiques retrouvent, dans leur propre religion, le sens du divin, condition préalable, pense-t-il, à une vraie rencontre avec les autres cultures et religions.

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"Le pape a demandé aux catholiques de son pays de « dire avec clarté en quel Dieu ils croyaient face aux pathologies et aux maladies mortelles de la religion ». Aux prêtres du diocèse de Munich qu’il a rencontrés jeudi, il a refusé une logique de nombre et d’efficacité et leur a demandé de ne pas être seulement des managers. Il a voulu recentrer la foi sur l’essentiel.

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"Une moitié des Allemands cependant, les protestants, resteront sur leur faim. Pourtant, les attentes œcuméniques étaient fortes, dans un pays qui compte 26 millions de luthériens, autant que de catholiques. « Il n’y a eu aucun signal positif », regrettait mercredi l’évêque luthérien Wolfgang Huber, président du Conseil des protestants allemands.

Mais on a vu aussi un pape heureux de "cheminer dans le paysage de sa mémoire", e
mbrasser les enfants, rire, interrompre le protocole, admirer le gothique flamboyant de la cathédrale Notre-Dame, à Munich, vibrer devant un orgue qu'il inaugurait ou bien se plonger dans la prière, au cœur du sanctuaire marial d’Altötting.

Connaissant les exigences de « leur » pape, les catholiques bavarois ont particulièrement soigné la liturgie et la musique lors des célébrations, avec des chorales et des orchestres de haut niveau. Le pape retrouvait « son » Église, à la piété mariale, populaire et joyeuse. Il a pris plaisir à faire une catéchèse aux enfants de Munich. Ou encore à expliquer simplement Marie aux pèlerins du sanctuaire d’Altötting.

Comme si, dans « le paysage de sa mémoire », les deux facettes de la foi de Benoît XVI se retrouvaient profondément mêlées : celle de l’intellectuel et du théologien, et celle, toute simple mais profonde, de l’enfant de gendarme, né en 1927 sur les bords du Inn, dans un petit village du sud de la Bavière. (se reporter à l'intégralité de cet article : La Croix)

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