Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 14 au 17 septembre 2006 (semaine 37)
 

-
2006-09-17 -
DES PROPOS QUI DEMANDENT DES ÉCLAIRCISSEMENTS.

Parmi diverses organisations et responsables musulmans, nombreux sont ceux qui souhaitent des éclaircissements afin de ne pas briser les liens existants, et l'Église copte nuance son jugement, en raison même de sa situation en Égypte.

Le jeudi 14 septembre, dans un communiqué, l'Organisation de la Conférence Islamique, l'OCI, dont le siège est à Djeddah, sur la mer Rouge, a souhaité que le Vatican exprime sa véritable position à l'égard de l'islam et de ses préceptes". Rappelons que Benoît XVI a nommé l'ancien président du dialogue interreligieux, Mgr Michael Fitzgerald, comme son représentant auprès de l'OCI.

"L'OCI espère que cette campagne surprenante ne témoigne pas d'une nouvelle orientation du Vatican à l'égard de la religion musulmane, surtout après des décennies de dialogue entre des hommes du Vatican et des religieux et des penseurs du monde musulman depuis le pontificat de Paul VI", ajoute l'Organisation.

Le 15 septembre,
le cheik Ahmad Badreddine Hassoun, Grand Mufti de de Syrie a demandé vendredi au pape Benoît XVI "des éclaircissements sur des propos attribués à sa Sainteté".

"Nous présumons que les propos attribués à votre Sainteté qui suscitent des interrogations parmi les fidèles des (diverses) religions, sont inexacts", a-t-il indiqué dans un message remis à l'ambassade du Vatican à Damas, selon l'agence officielle SANA.

"Nous espérons tous une coopération pour répandre les principes célestes appelant à la communion et à la fraternité (...) et que le Vatican sera une source de paix mondiale comme l'islam est celle de la paix, de l'amitié et du bien", poursuit le message.

L'islamologue algérien Mustapha Cherif, co-fondateur du Groupe d'amitié islamo-chrétien (GAIC), a estimé le jeudi 14 que les propos de Benoît XVI sur l'islam devaient être "explicités".

"Ces propos doivent être sereinement explicités et s'ils se confirment, cela prouve que l'islam est méconnu", a déclaré à l'AFP M. Cherif, présent à Paris pour participer à un atelier rassemblant 250 participants d'Europe, de Méditerranée et du Golfe dans le cadre du dialogue euro-méditerranéen.

"Nombre de musulmans choqués m'ont contacté pour me demander s'il faut s'attendre dans un proche avenir à un renforcement de l'alliance entre catholiques conservateurs et évangéliques protestants dans une croisade antimusulmane", a poursuivi M. Cherif, qui vient de publier "L'islam, tolérant ou intolérant" (Ed. Odile Jacob).

"L'ignorance, tenace depuis des siècles, est une des sources du problème", a-t-il insisté, "on ne peut que réfuter les discours qui peuvent susciter l'amalgame". Selon lui, "l'histoire des musulmans depuis quinze siècles, malgré la désinformation et les problèmes internes, atteste en général de leur sens à la fois de la coexistence pacifique et de l'accord de la raison et de la foi".

"Les paroles du pape sont aussi un signe qu'il cherche le débat avec les musulmans", a-t-il tempéré. "Il appartient aussi aux musulmans de contribuer à expliquer leur religion et à critiquer les déformations qui s'opèrent de l'intérieur et donnent de l'eau au moulin de ceux qui s'inventent de nouveaux ennemis".

Par contre "l'Église copte égyptienne rejette catégoriquement les propos du pape du Vatican", a affirmé son porte-parole, Mgr Mourqos, selon le quotidien d'opposition al-Wafd.

"La religion chrétienne nous ordonne d'aimer l'autre quelle que soit sa religion et comme j'aime les adeptes de Jésus-Christ, je dois respecter le prophète des musulmans et les croyants musulmans et il est inacceptable d'offenser leurs sentiments religieux", a-t-il dit. En se démarquant des propos de Benoît XVI, l'église copte dirigée par le pape Chénouda III, apaise les craintes d'une éventuelle répercussion des propos de Benoît XVI sur les relations entre musulmans et chrétiens en Egypte.

"Nous rejetons totalement toute atteinte aux symboles musulmans et toute atteinte au prophète des musulmans"., a poursuivi l'évêque Morcos. Rappelons que les chrétiens coptes ne représentent que 6% des 77 millions d'Egyptiens. Des incidents interconfessionnels ont opposé ces dernières années des musulmans à des coptes dans différentes provinces du pays. (source : presse)

Retour aux dépêches