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FlashPress - Infocatho
du 19 au 22 septembre 2006 (semaine 38)
 

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2006-09-22 -
BENOÎT XVI, "C'EST L'OBJET D'UN MALENTENDU".

A
l'audience générale du mercredi, Benoît XVI a évoqué son récent séjour bavarois devant les 40.000 fidèles rassemblés Place-St.Pierre et a parlé de sa conférence de Ratisbonne, dont un passage a soulevé une grande partie de l'opinion musulmane.

Parlant de ce voyage en Bavière, :" Ce ne fut pas seulement un retour vers son passé, a-t-il précisé, mais aussi "une belle occasion d'envisager l'avenir avec espérance". Rappelant le thème de ce voyage apostolique en Allemagne, "Celui qui croit n'est jamais seul", il a fait le récit de son étape à Munich, dont il fut le pasteur, puis de celle au sanctuaire marial d'Altötting et enfin de sa rencontre avec les universitaires de Ratisbonne.

« Ce fut pour moi une expérience particulièrement belle, durant cette journée (du 12 septembre), de prononcer une conférence devant un important auditoire de professeurs et d’étudiants de l’université de Ratisbonne, où, pendant de nombreuses années, j’ai enseigné comme professeur.

" Avec joie, j’ai pu encore une fois rencontrer le monde universitaire, qui, durant une longue période de ma vie, a été ma patrie spirituelle.

" J’avais choisi comme thème la question du rapport entre foi et raison. Pour introduire l’auditoire dans la dramatisation et dans l’actualité de l’argument, j’ai cité quelques mots d’un dialogue christiano-islamique du XIVe siècle, par lesquels l’interlocuteur chrétien – l’empereur byzantin Manuel II Paléologue – avec une brutalité pour nous incompréhensible, présentait à l’interlocuteur musulman le problème du rapport entre religion et violence.

" Cette citation malheureusement a été l’objet d’un malentendu. Pour le lecteur attentif de mon texte, cependant, il résulte clairement que je ne voulais en aucune manière faire miens les mots négatifs prononcés par l’empereur médiéval dans ce dialogue, et que leur contenu polémique n’exprimait pas ma conviction personnelle.

" Mon intention était bien autre : partant de ce que Manuel II dit ensuite sur un mode positif, avec une phrase très belle, concernant la rationalité qui doit guider la transmission de la foi, je voulais expliquer que ce ne sont pas la religion et la violence qui vont ensemble, mais la religion et la raison.

" Le sujet de ma conférence – répondant à la mission de l’université – fut donc la relation entre foi et raison : je voulais inviter au dialogue de la foi chrétienne avec le monde moderne, et au dialogue de toutes les cultures et religions.

" J’espère que dans les différentes étapes de ma visite, quand, par exemple à Munich, j’ai souligné combien il est important de respecter ce qui pour l’autre est sacré, est apparu clairement le respect profond que j’éprouve pour les grandes religions, en particulier pour les musulmans, qui « adorent le Dieu unique » avec lesquels nous sommes engagés à « protéger et promouvoir ensemble, pour tous les hommes, la justice sociale, les valeurs morales, la paix et la liberté » (Nostra ætate n. 3).

" J’espère donc qu’après les réactions initiales, mes paroles dans l’université de Ratisbonne puissent constituer une incitation et un encouragement à un dialogue positif, et aussi autocritique, aussi bien entre les religions qu’entre la raison moderne et la foi des chrétiens. »
(source : VIS)

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