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du 23 au 27 septembre 2006 (semaine 39)
 

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2006-09-27 - Indonésie
C'EST UN ÉCHEC DE L'HUMANITÉ.

Des désordres ont éclaté dans plusieurs régions de la province de Sulawesi, quand les populations chrétiennes ont appris que
les autorités refusaient que les corps des trois chrétiens exécutés soient déposés dans l’église St. Mary de la ville de Palu.

Selon le P.Ignatius Ismartono, secrétaire en Indonésie de la Commission épiscopale pour le dialogue interreligieux, ces protestations en cours dans quelques zones du pays sont liées à l’exécution des trois catholiques et à la décision des autorités.

“Un avion – poursuit le jésuite – a transporté les corps de Fabianus Tibo et de Marianus Riwu dans leur village natal de Beteleme, dans le district de Morowalai, province de Sulawesi Centre, pour les ensevelir, tandis que le corps de Domingus da Silva, originaire de la lointaine île de Flores, a été directement enterré à Palu tout de suite après l’exécution”.

Dans la capitale Palu, où plus de 2.000 policiers et soldats étaient déployés, la situation est restée calme, tandis qu'environ mille fidèles ont participé à une messe de requiem pour les trois hommes exécutés dans l’église de St. Mary.

Les désordres dans la province de Sulawesi Centre ont éclaté ailleurs: dans la ville centrale de Poso et dans les villages de Tentenna et Lage. Des manifestations et violences sont survenues aussi dans la province de Nusa Tenggara, et en particulier dans l’île d’origine de Silva, Flores, ainsi que dans les localités de Kaupeng et Atambua, au Timor Occidental (territoire indonésien).

" Chaque fois qu’une peine de mort est exécutée, c’est un échec de l’humanité, mais nous ne devons pas permettre que cela provoque d’autres violences" a commenté Père Ismartono, en ajoutant: "L’évêque d’Atambua, Mgr Anton Pain Ratu, et d’autres prélats ont invité au calme les manifestants et ont réussi à apaiser le climat de violence. D’ici peu, les évêques locaux feront publier un communiqué conjoint pour renouveler leur invitation à la sérénité".

Selon Père Ismartono, “la situation locale s’est détériorée suite à l’indignation suscitée par les récentes déclarations du Pape sur quelques enseignements du prophète Mahomet. Par conséquent il est encore plus important de favoriser un climat de réconciliation”. La préoccupation de Père Ismartono est que, dans un pays à majorité musulmane (90%) comme l’Indonésie, d’aucuns puissent “instrumentaliser une situation déjà complexe en mettant sur le même plan les polémiques contre le discours de Benoît XVI et les violences d’aujourd’hui. Un risque à éviter”. (source : Agence Misna)

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