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du 27 septembre au 1 octobre 2006 (semaine 39)
 

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2006-10-01 - Thaïlande
RÉFLÉCHIR APRÈS LE COUP D'ÉTAT.

Selon des responsables de l'Eglise catholique, le récent coup d'Etat, avalisé par le roi Bhumibol Adulyadej le 21 septembre dernier, est une bonne occasion de réfléchir sur les enjeux actuels de la société thaïlandaise.

Le 19 septembre dernier, Sonthi Boonyaratklin, commandant en chef de l'armée de terre, a pris le pouvoir en ralliant les forces terrestres ainsi que des unités militaires de la marine et de l'aviation, pourtant réputées pour leur soutien au chef du gouvernement. Ce même jour, le commandant en chef de l'armée de terre annonçait la nomination d'un Premier ministre d'ici deux semaines, la rédaction d'une nouvelle Constitution confiée à plusieurs personnalités politiques respectées, afin de remplacer celle de 1997 qui a été abrogée du fait de dispositions encore ambigües sur les garanties démocratiques, et des élections législatives d'ici un an.

Pour Mgr Michael Michai Kitbunchu, cardinal archevêque de Bangkok et président de la Conférence des évêques catholiques de Thaïlande, interviewé par l'agence de presse Ucanews le 21 septembre dernier, l'Eglise est très soucieuse de la situation dans le pays, bien que le coup d'Etat « n'ait pas de répercussions sur la vie de l'Eglise  particulièrement engagée dans les activités éducatives et sociales. Il précise que « par bonheur, il n'y a pas eu de violences ni de résistance » et que les catholiques « prient pour un retour rapide de la démocratie». 

Mgr Michael Bunluen Mansap, qui dirige la Commission catholique 'Justice et paix', s'est dit quant à lui « personnellement heureux » du changement de gouvernement, « même si les moyens utilisés n'étaient pas bons. L'évêque émérite d'Ubon-Ratchathani pense que la situation actuelle est « une bonne occasion pour l'Eglise catholique de réfléchir sur la société  expliquant que nombre de Thaïlandais, y compris des catholiques, sont très influencés par le capitalisme et la société de consommation, qui ont été encouragés par l'ancien Premier ministre.

« Je pense que c'est également une occasion donnée aux responsables de l'Eglise pour réfléchir sur ce qui fait défaut dans le pays  a-t-il ajouté, en précisant qu'il s'agissait là d'une opinion personnelle. Selon lui, la plupart des prêtres prêchent aux fidèles l'importance de la charité, mais les catholiques n'osent pas aborder la question de la justice.

« La charité va de pair avec la justice  a insisté Mgr Bunluen Mansap, précisant que la charité est un moyen de parvenir à la justice et à la dignité humaine. « Nous ne pouvons rester oisifs, nous avons le devoir d'éduquer les Thaïlandais » et les laïcs « doivent sans aucun doute s'impliquer dans la vie politique»,  a-t-il dit.

L
a communauté catholique thaïlandaise ne prend pas partie dans les débats politiques, « consciente d'appartenir à une minorité religieuse dans un pays essentiellement bouddhiste  Selon des statistiques officielles, 94,6 % des 65 millions d'habitants en Thaïlande sont bouddhistes, 4,6 % sont musulmans et 0,5 % sont chrétiens, le général Sonthi étant le premier musulman à commander l'armée. (source : EDA)

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