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du 2 au 5 octobre 2006 (semaine 40)
 

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2006-10-05 - Nigeria
ON CRAINT UNE ESCALADE DE LA VIOLENCE.

Un calme précaire régne depuis le 2 octobre sur Dutse, une ville du nord Nigeria où près de 1 000 personnes ont fui leur domicile à la suite des récents affrontements interreligieux qui font craindre une escalade de la violence dans les prochains mois.

Des scènes de violence avaient éclaté la semaine précédente, à Dutse, la capitale de l'Etat de Jigawa proche de la frontière nigérienne, et majoritairement musulmane, à la suite de rumeurs faisant état de propos blasphématoires tenus par un commerçant chrétien à l'encontre du prophète Mohammed. Selon certains analystes, les troubles auraient été également provoqués par des jeunes sans emploi qui exploitent généralement les dissensions religieuses pour se livrer à des pillages.

Une foule de jeunes en colère a saccagé et pillé des magasins, mis le feu aux églises et aux bâtiments appartenant à des Chrétiens. Plus de 1.000 personnes ont dû trouver refuge dans les commissariats de la ville, selon des sources policières.

En février dernier, dans six des 36 Etats de la Fédération nigériane, au moins 150 personnes ont été tuées et 50.000 autres ont été contraintes à s'enfuir, à la suite d'affrontements ethno-religieux survenus à Maiduguri, dans le nord-est du Nigeria. Ces incidents ont éclaté à la suite de manifestations organisées par de jeunes Musulmans qui protestaient contre les caricatures du Prophète Mahomet publiées au Danemark.

Pays le plus peuplé d'Afrique, avec quelque 130 millions d'habitants, le Nigeria a été le théâtre de douzaines d'incidents violents depuis l'arrivée au pouvoir du gouvernement civil du Président d'Olusegun Obasanjo en 1999.

Selon les chiffres avancés par International Crisis Group (ICG), une ONG basée à Bruxelles et spécialisée dans l'analyse de conflit, plus de 14 000 Nigérians ont été tués et trois millions d'autres ont été contraints à fuir leur domicile depuis 1999. La plupart des personnes déplacées se sont réfugiées auprès de parents, d'amis ou alors au sein de communautés dans lesquelles leur groupe ethnique était majoritaire.

De nouveaux déplacements de populations sont à prévoir, si les élections présidentielles prévues pour avril 2007 se tiennent dans ce contexte de violence et de division. « Si le gouvernement ne parvient pas à consolider les acquis de la fragile démocratie nigériane et à organiser des élections justes et libres, des mouvements massifs de populations pourraient avoir lieu à la fois au Nigeria et hors des frontières du pays », a souligné l'IDMC.

L'IDMC souligne, par ailleurs, que dans l'Etat du Plateau situé au centre du pays et peuplé majoritairement de Chrétiens, les risques de conflits intercommunautaires sont réels. En effet, les affrontements qui ont opposé en 2004 éleveurs musulmans et fermiers chrétiens ont fait plus de 1 000 morts et près de 258 000 déplacés. (source : Allafrica)

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