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FlashPress - Infocatho
du 11 au 13 octobre 2006 (semaine 41)
 

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2006-10-13 - Katanga
IL FAUT RECONSTRUIRE APRÈS LES VIOLENCES.

"Longtemps passée sous silence, la crise dans le centre-sud du Katanga "en est à son épilogue. Mais elle n’en est pas moins aigue (…) et la fièvre électorale ne doit pas nous faire oublier les défis humanitaires de la région".

Mgr Fulgence Muteba, évêque de Kilwa-Kasenga, lance un appel à l'aide dans une lettre adressée à l'agence Misna : "Après la violence, il faut tout reconstruire." Il y rappelle que le conflit a réduit des milliers de personnes "à un mode de vie quasi-médiéval" et poussé plus de 60.000 civils à fuir vers le Sud, où ils se sont "entassés dans des camps improvisés autour de Pweto, Dubie et Mitwaba", une zone rebaptisée "le triangle de la mort".

Bien que les violences – résultant de la révolte d’une milice locale maï-maï et de l’affrontement entre ces rebelles et l’armée - se soient apaisées avec la reddition de chefs rebelles, notamment le chef maï-maï Gédéon, qui se trouve à Lubumbashi à disposition de la justice, et que les aides humanitaires des ONG internationales, de la "Caritas" et de l’Église aient permis de sauver bien des vies, il s’inquiète de l’impunité: "les seigneurs de guerre qui sont sortis de la brousse ne sont toujours pas traduits en justice".

Il dénonce ceux qui ont reçu quelques dollars en déposant leurs armes "sont rentrés triomphalement auprès de leurs victimes dans les camps en exhibant les biens qu’ils ont acquis", suscitant une "indignation collective" et des désirs de vengeance.

Les déplacés voulant regagner leurs villages, totalement détruits, se trouvent confrontés au défi de la reconstruction : "Il n’y a plus ni écoles, ni centres de santé, ni églises (…) les déplacés y ont planté les tentes reçues dans les camps en attendant que la paille pousse pour reconstruire les maisons. La nourriture manque cruellement et souvent."

"Les gens reviennent autour des camps à la moindre rumeur du passage d’un convoi humanitaire". Dans le centre-sud du Katanga, conclut l’évêque congolais, "il faut tout reconstruire, surtout l’homme. Et la paix véritable ne peut-être que le fruit de la solidarité". (source : Agence Misna)

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