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FlashPress - Infocatho
du 29 au 31 octobre 2006 (semaine 44)
 

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2006-10-31 -
DANS LE CADRE DE L'ECCLÉSIOLOGIE DE COMMUNION

La célébration du jubilé de l'ISL de Paris a été, pour le cardinal Arinze, une occasion de rendre grâce, y disait-il, "mais elle nous offre aussi de mener une réflexion, en vue d'un réexamen des orientations, afin de tracer la route qu'il convient de suivre."

Le Préfet de la Congrégation pour le Culte divin a placé son intervention dans le cadre de l'ecclésiologie, invitant l'Institut Supérieur de Liturgie de Paris à faire de même. "L
'un des devoirs d'un Institut Supérieur de Liturgie (ISL) est d'être comme un phare qui désigne un chemin de lumière en matière de Liturgie. Assumer une telle fonction permet à la fois d'informer et aussi de former des responsables, qui soient capables d'apprécier à leur juste valeur les richesses contenues dans le culte public de l'Eglise, et qui, de surcroît, soient prêts à les partager avec les autres. Cela permet d'éclairer et de mieux expliciter le lien étroit qui existe entre la théologie et la liturgie, entre la foi de l'Eglise et la célébration des Mystères du Christ, entre la lex credendi et la lex orandi."

..."La
sainte Liturgie est un don que nous recevons du Christ par l'Eglise. De fait,la sainte Liturgie n'est pas une chose que l'on invente. Elle comprend, en effet, des éléments immuables, qui proviennent de notre Sauveur Jésus Christ, comme les éléments essentiels des Sacrements, et aussi des éléments variables, qui ont été soigneusement transmis et conservés par l'Eglise.

"Beaucoup d'abus, dans le domaine de la Liturgie, ont pour origine, non pas la mauvaise volonté, mais l'ignorance,« puisqu'on rejette généralement ce dont on ne perçoit pas le sens plus profond, et dont on ne connaît pas l'ancienneté » (Redemptionis Sacramentum, 9). Ainsi, certains abus ont-ils pour origine la place indue qui est accordée à la spontanéité, ou à la créativité, ou bien à une fausse idée de la liberté, ou encore à cette erreur qui a pour nom: « horizontalisme », qui consiste à placer l'homme au centre de la célébration liturgique au lieu de porter son attention vers le haut, c'est-à-dire vers le Christ et ses Mystères.

"On dissipe les ténèbres grâce à la lumière, et non par des condamnations verbales".

...
"Les célébrations liturgiques manifesteront la splendeur de la foi de l'Eglise ; elles nourriront la foi des participants ; elles écarteront de cette foi la torpeur et l'indifférence ; et elles enverront les fidèles à la maison avec la résolution ardente de vivre une vie vraiment chrétienne et de répandre partout la Parole de Dieu. Nous sommes alors bien loin de cette froideur, de cet horizontalisme qui met l'homme au centre de l'action liturgique, et aussi parfois de ce maniérisme ouvertement égocentrique que nos assemblées du dimanche sont parfois obligées de subir."

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"Les homélies ne sont pas assez enracinées dans la Sainte Écriture, les textes liturgiques, la Tradition de l'Eglise et une théologie solide. Dans certains pays, il y a des gens qui n'apprécient pas le fait que l'homélie, durant la célébration du Sacrifice eucharistique, soit un ministère pastoral réservé aux seuls ministres ordonnés : le diacre, le prêtre et l'Evêque. Or, il est vrai que les fidèles laïcs, s'ils peuvent très bien assurer la catéchèse en dehors de la Messe, ne sont néanmoins pas habilités à prononcer l'homélie, pour laquelle il est requis de recevoir l'ordination."... " C'est donc faire preuve de fausse humilité et d'une conception inadmissible de la démocratie ou de la fraternité, pour un prêtre, que d'essayer departager le rôle qu'il exerce dans la liturgie en tant que prêtre, et qui lui est donc strictement réservé, avec les fidèles laïcs."

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"Si un diocèse ne dispose pas d'un nombre suffisant de prêtres, des initiatives devraient être prises pour les faire venir d'ailleurs, pour encourager les vocations sacerdotales locales, et pour maintenir vive, dans le peuple, cette «faim» authentique d'avoir des prêtres à son service. Les membres non-ordonnés du Peuple de Dieu, à qui on assigne certaines fonctions en l'absence d'un prêtre, doivent faire un effort tout particulier pour conserver une telle «faim»."

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"Il est évident que la communion ecclésiale doit signifier communio avec l’évéque diocésain et entre les évêques et le pape. Dans le diocèse, l'évêque est le premier dispensateur des Mystères du Christ. Il le modérateur, le promoteur et le gardien de toute la vie liturgique de l'Eglise diocésaine. L'évêque dirige l'administration des sacrements, en particulier celle de la Sainte Eucharistie. Quand il concélèbre dans sa cathédrale en compagnie de ses prêtres, avec l'assistance des diacres et des ministres de rang inférieur, et avec la participation du saint Peuple de Dieu, on est alors en présence de «la principale manifestation de l'Eglise» (Sacrosanctum Concilium, 41)."

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"Les normes liturgiques sont une expression concrète du caractère ecclésial authentique de l'Eucharistie ; tel est leur sens profond. La Liturgie n'est jamais la propriété de quelqu'un, ni du célébrant, ni de la communauté dans laquelle elle est célébrée" (Ecclesia de Eucharistia, 52).

"Cela signifie que les instituts d'études liturgiques devraient mettre à la disposition des fidèles les moyens nécessaires pour qu'ils soient capables de rejeter la banalisation, la désacralisation et sécularisation . L'horizontalisme, qui conduit le peuple à se célébrer lui-même au lieu de célébrer les Mystères du Christ, a des conséquences néfastes pour la foi catholique et le culte, et c'est pourquoi il doit absolument être évité."

(pour le texte intégral : ISL de Paris)

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