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du 9 au 11 novembre 2006 (semaine 45)
 

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2006-11-11 - Rwanda
ACCUSÉE ET CONDAMNÉE POUR AVOIR PARTICIPÉ AU GÉNOCIDE

Une religieuse catholique rwandaise a été condamnée à 30 ans de prison par un tribunal traditionnel gacaca bien qu'elle se déclare innoncente tandis qu'un religieux ouvre un centre de formation rurale qui avait été détruit durant le génocide de 1994.

La religieuse, soeur Marie-Théopista Mukarubibi, est notamment accusée d'avoir délibérément débranché les sérums vitaux de malades tutsis et d'avoir affamé des patients, dont des enfants et des femmes enceintes", à l'hôpital de l'université du Rwanda, selon le juge-président du gacaca de Huye, Jean-Baptiste Ndahumba.

Les gacacas, juridictions populaires inspirées des anciennes assemblées villageoises, peuvent juger tous les présumés auteurs du génocide, sauf les planificateurs et les violeurs, qui sont jugés par les tribunaux conventionnels.

Elle est la première religieuse catholique condamnée par un tribunal rwandais pour avoir participé au génocide de 1994 et a été condamnée jeudi à la peine maximale par le tribunal gacaca de Huye, dans le sud du pays. Elle est également accusée d'avoir aidé les miliciens auteurs du génocide à localiser des centaines de Tutsis se cachant dans l'enceinte de l'hôpital, où elle était responsable des achats et des cuisines.

D'autres hommes d'Eglise, tous Rwandais, ont déjà été poursuivis et dans certains cas jugés pour leur rôle présumé dans le génocide, soit au Rwanda, soit devant le tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).

Pendant ce temps, à 83 ans, un religieux Frère des Écoles chrétiennes reconstruit le centre de formation rurale qu'il avait créé il y a une trentaine d'années et qui avait été détruit durant le génocide de 1994.

Frère Cyrille Wiem a quasiment achevé, grâce aux dons venus de Belgique, son pays d'origine, ainsi que ceux récoltés en France par l'association Eddé (Education et développement), la reconstruction de son centre à Kisaro dans les collines du nord du Rwanda où il compte accueillir chaque année une cinquantaine d'agriculteurs et d'agricultrices.

Il y avait développé depuis une trentaine d'années des "terrasses radicales", une méthode originale de culture, dans un pays où plus de 90 % des neuf millions d'habitants pratiquent une agriculture de subsistance. Des talus d'herbes stabilisent les terrasses pour lutter contre l'érosion et augmenter la superficie cultivable.

Le centre de Kisaro, qui comporte un centre de production agricole et d'élevage, quelques ateliers de transformation et une coopérative pour vendre les produits à Kigali distant d'une soixantaine de km, avait servi de base aux deux camps durant la guerre et avait été bombardé et brûlé. (information : Allafrica)

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