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du 12 au 15 novembre 2006 (semaine 46)
 

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2006-11-15 - Nigeria
GÉRER LES RESSOURCES POUR L'AVENIR

L’Eglise nigérienne souhaite la transparence et l’honnêteté dans la gestion de la manne pétrolifère locale et demande qu’elle soit utilisée pour le réel développement du pays.

Tel est le sens de l’intervention de Mgr John Onaiyekan, Archevêque d’Abuja, à la réunion de la Conférence Episcopale nigérienne qui avait comme thème “Making Oil and Gas Wealth serve the Common Good”, et qui a eu lieu les 2 et 3 novembre dans la capitale nigérienne, Abuja.

L'a
rchevêque précise tout d'abord que la plus importante richesse d’une nation est son peuple : « Les Nigériens sont pleins de ressources, très motivés : c’est notre plus grande richesse ». Une richesse seulement potentielle parce que, dit Mgr Onaiyekan, “dans une nation où un grand nombre de jeunes diplômés erre par les rues pendant des années faisant des travaux sous payés, comme vendre des cartes téléphoniques et des journaux, il y a quelque chose qui ne tourne pas ».

Face au grave problème du chômage et du sous emploi, « le gouvernement a été pratiquement réduit à la seule manipulation de la richesse pétrolifère. Il semble que personne ne se préoccupe de savoir si les nigériens ont un travail ou non. Ainsi dépensons-nous toutes nos ressources pour acheter dans le monde entier des biens produits par d’autres populations, tandis que nos usines sont laissées à l’abandon ».

En effet, m
algré les milliards de dollars tirés du secteur pétrolifère des années 70 à aujourd’hui, la situation des nigériens a empiré par rapport aux années 80. 71% des nigériens vivent avec moins d’1 dollar par jour, la mortalité infantile est élevée et le pays réussira difficilement à atteindre les objectifs de développement du millénaire fixés par les Nations Unies pour 2015.

“C’est seulement après que nous aurons apprécié l’importance de nos ressources humaines que nous pourrons regarder nos ressources naturelles, pétrole et gaz inclus” affirme l’archevêque qui précise que, par ressources naturelles, il faut entendre non seulement les hydrocarbures mais aussi l’agriculture (qui a été négligée pendant des décennies, alors qu’il y aurait d’énormes potentiels), le carbone et l’étain : « Notre nation ferait bien de diversifier nos sources de richesse, donnant une plus grande attention aux différentes ressources minérales dont notre pays a été béni ».

En ce qui concerne le pétrole et le gaz, Mgr Onaiyekan rappelle qu’“ils ne sont pas renouvelables”. Ce que nous prenons aujourd’hui ne sera plus disponible pour les générations qui suivront. Nous avons donc une responsabilité vis-à-vis des générations futures, quant à la façon dont nous exploitons les ressources pétrolifères ».

« Au lieu de parler de boom pétrolifère beaucoup préfèrent parler de désastre (doom en anglais) » affirme l’Archevêque dans ses conclusions. Pour sortir de cette situation il faut donc un effort moral qui permette d’avoir une classe politique honnête et capable de défendre les vrais intérêts de la nation contre l’exploitation du pétrole local par des étrangers intéressés seulement à optimiser les profits. (source : Agence Fides)

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