Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 29 novembre au 1 décembre 2006 (semaine 48)
 

-
2006-12-01 - Inde
UNE DÉCISION CONSTERNANTE ET DISCUTÉE...

Une lettre pastorale des évêques de rite latin du Kerala est désapprouvée par nombre de responsables religieux en raison des directives qu'elle demande de suivre en matière de musique sacrée et de chorale lors des célébrations eucharistiques.

Mgr Daniel Acharuparambil, archevêque de Verapoly, et Mgr Maria Calist Soosa Pakiam, archevêque de Trivandrum, évêques de rite latin de l'Etat du Kerala, ont publié une lettre pastorale précisant les directives à suivre en matière de musique sacrée et de chorale lors des célébrations liturgiques.

Ces recommandations
s'inscrivent dans une démarche visant à favoriser le caractère sacré des célébrations liturgiques. Elles , prévoient également la publication d'un recueil de chants approuvés par les évêques, afin d'éviter un choix de chants peu adaptés au caractère sacré des liturgies dans les paroisses.

" Le rôle de la chorale est d'aider les fidèles à participer activement au service sacré de la liturgie. La musique sacrée est un ministère qui fait partie intégrante de la foi catholique et de la liturgie" . Par conséquent, les chorales doivent uniquement être composées de fidèles menant une vie chrétienne et sacramentelle conforme au dogme de l'Eglise.

Pour le P. Jacob Pattarumadathil, chancelier de l'archidiocèse de Verapoly, cette lettre est « discriminatoire et inappropriée (.). Personnellement, je n'approuve pas cette lettre. Exclure les personnes non chrétiennes de la chorale n'est pas une décision juste. Cela va véhiculer une image réactionnaire de l'Eglise, ce qu'elle n'est pas. »

Pour
le P. Antony Kallarackel, chancelier du diocèse latin de Kottapuram, la lettre pastorale est « opportune et pertinente » car, dans certaines paroisses, l'Eucharistie est devenue une occasion de « spectacle musical  ce qui « détruit l'esprit de la liturgie  Selon lui, c'est cette tendance qui a contraint les évêques à revoir les pratiques liturgiques et à instaurer une uniformité.

Pour le P. John Painumngal, de l'archidiocèse syro-malabar d'Ernakulam-Angamaly, compositeur de chants spirituels, les non-chrétiens ne sont pas responsables de la perte de l'esprit liturgique, "C'est nous qui en sommes responsables." 

Selon lui, des garçons et filles hindous, en faisant partie de chorales, ont aidé des centaines de fidèles à prier. Toutefois, « cela ne sera plus possible, si l'Eglise syro-malabare suit l'Eglise latine en ce domaine  précise-t-il en ajoutant : « Jésus n'a jamais dit d'aimer les chrétiens. Il nous a dit d'aimer notre prochain. Il nous a également dit qui était notre prochain. Personne ne peut changer ses mots. » (source : Eglises d'Asie-EDA)

Retour aux dépêches