Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 29 novembre au 1 décembre 2006 (semaine 48)
 

-
2006-12-01 - Turquie - 30 novembre
LA COUPE, LA PATÈNE ET L'UNITÉ EUCHARISTIQUE

Benoît XVI a assisté jeudi à Istanbul à une messe célébrée par le patriarche oecuménique , Bartholomée Ier, et lui a offert au patriarche une patène et une coupe eucharistique que le patriarche a baisée avant de la replacer dans son coffret.

Vêtu d'une soutane blanche, portant une courte pèlerine rouge bordée d'hermine, il a été accueilli sur le seuil de l'église Saint Georges par Bartholomée, coiffé d'une tiare rouge foncé et or, sertie de pierreries. Ils se sont donné une accolade avant d'entrer dans l'église illuminée et le pape a alors passé une étole brodée rouge et dorée, signe de son union spirituelle durant cette Liturgie.

Benoît XVI a assisté à la célébration – il avait célébré la messe auparavant à la résidence de la délégation vaticane – et il a prié debout à haute voix le Notre Père en grec moderne et donné sa bénédiction avec le patriarche à l’issue de la liturgie et de l’échange des dons. Le patriarche a offert au pape un précieux évangéliaire et le pape a offert au patriarche une coupe et une patène. Le patriarche a baisé la coupe avant de la replacer dans son coffret.

Dans son homélie, le patriarche a déclaré notamment : "Nous avons été bénis par la Grâce de Dieu, Sainteté, d’ entrer dans la joie du Royaume pour «voir la lumière véritable et recevoir l’Esprit céleste». Chaque célébration de la Divine Liturgie est une concélébration dynamique et inspirée du ciel et de l’histoire. Chaque Divine Liturgie est à la fois une anamnèse du passé et une attente du Royaume. Nous sommes convaincus qu’une fois encore durant cette Divine Liturgie, nous avons été spirituellement transportés dans trois directions différentes : vers le royaume des cieux où les anges célèbrent, vers la liturgie célébrée à travers les siècles et vers le royaume espéré de Dieu."

... "En cela, nous reconnaissons que la règle de la prière est celle de la foi (lex orandi lex credendi), que l’enseignement sur la Personne du Christ et de la Sainte Trinité a laissé une empreinte indélébile sur la liturgie, dogme impénétrable, « mystère qui nous a été révélé» selon l’expression pertinente de saint Basile le Grand. C’est pourquoi, la liturgie nous rappelle le besoin d’atteindre l’unité dans la foi aussi bien que dans la prière. Dès lors, dans l’humilité et le repentir, nous nous prosternons devant le Dieu vivant et notre Seigneur Jésus Christ dont nous portons le nom tout-saint et dont nous avons pourtant divisé la tunique sans couture. Nous confessons dans une profonde affliction de ne pas pouvoir encore célébrer unis les saints sacrements. Et nous prions pour que vienne le jour où cette unité sacramentelle sera pleinement réalisée."

"Pourtant, Sainteté et chers frères en Christ, cette célébration du ciel et de la terre, de l’éternité et du temps, nous rapproche les uns des autres grâce à la bénédiction de la présence aujourd’hui, parmi tous les saints, des prédécesseurs de notre modeste personne : saints Grégoire le Théologien et Jean Chrysostome. C’est une bénédiction de vénérer les saintes reliques de ces deux géants de l’Esprit, après leur translation solennelle en cette sainte église, il y a deux ans, lorsque le bienheureux pape Jean-Paul II nous les a aimablement restituées."

... "La divine liturgie est à la fois le royaume céleste et notre foyer, « un ciel nouveau et une terre nouvelle » (Ap 21, 1), le fondement et le centre où toute chose acquiert son sens véritable. La liturgie nous enseigne à élargir nos horizons et notre vision. À parler le langage de l’amour et de la communion. À vivre avec autrui dans l’amour, malgré nos différences, voire malgré nos divisions.

... "À l’abondance des dons célestes et de la miséricorde dont Dieu fait preuve à l’égard de l’homme, nous ne pouvons donner qu’une seule réponse : l’Eucharistie. En effet, eucharistie et doxologie sont la seule réponse que les hommes doivent adresser à leur Créateur. Car à Lui appartiennent la gloire, honneur et adoration : Père, Fils et Saint-Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. "


Après cette homélie, le pape a redit au patriarche cette attente de l'unité :

"C'est dans le même esprit que ma venue est destinée à renouveler l'engagement commun pour poursuivre la route vers le rétablissement...de la pleine communion entre l'Eglise de Rome et l'Eglise de Constantinople. Je peux vous assurer que l'Eglise catholique est prête à faire tous les efforts possibles pour surmonter les obstacles et rechercher, avec nos frères et sœurs orthodoxes, les moyens toujours plus efficaces de collaboration pastorale pour atteindre ce but".

Jésus a confié aux Apôtres Pierre et André "la mission de faire que toutes les nations soient disciples en les baptisant et en proclamant son enseignement", a expliqué le Pape tout en rappelant que cette mission est "encore plus urgente et nécessaire aujourd'hui. En effet elle concerne non seulement les cultures touchées marginalement par le message de l'Evangile mais aussi les cultures européennes qui sont profondément enracinées dans la tradition chrétienne depuis très longtemps".

Puis Benoît XVI a répété que Simon Pierre et André ont été appelé à être pêcheurs d'homme, mais que cette mission "s'est exprimée différemment pour chacun des deux frères. Simon...a été appelé Pierre, la pierre sur laquelle sera construite l'Eglise ; les clefs du Royaume des Cieux lui ont été plus particulièrement confiées. Son itinéraire l'a conduit de Jérusalem...à Rome afin qu'en cette ville il puisse exercer une responsabilité universelle".

..."La Divine Liturgie à laquelle nous avons participé a été célébrée selon le rite de saint Jean Chrysostome. La croix et la résurrection de Jésus-Christ sont restées mystiquement présents... Nous partageons tous, orthodoxes et catholiques, cette foi dans la mort rédemptrice de Jésus sur la croix et l'espérance que le Christ ressuscité offre à la famille humaine. Que notre prière et engagement quotidien soient inspirés du fervent désir d'être non seulement présents à la divine liturgie mais aussi d'être capable de la célébrer ensemble pour prendre part à l'unique table du Seigneur, partageant le même pain et le même calice".

A la fin de la cérémonie solennelle, le Pape et le Patriarche oecuménique ont donné ensemble la bénédiction conclusive. (information : RFI et Service de presse du Vatican)


Retour aux dépêches