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2006-12-09 - Russie
DES RUMEURS AUTOUR DU PATRIARCAT DE MOSCOU

Le mardi 5 décembre, le patriarche Alexis II a demandé au Vatican de "prendre des mesures concrètes" pour faire cesser le prosélytisme catholique, alors que le métropolite Kirill, chargé des relations extérieures du patriarcat, est plus nuancé.

Alexis II parle de ce prosélytisme dans les pays traditionnellement orthodoxes de l'ex-URSS et demande à Benoît XVI de faire pression sur les gréco-catholiques (uniates) en Ukraine, selon l'agence russe Itar-Tass. Les accusations de prosélytisme portées par le patriarcat de Moscou contre l'Eglise catholique empêchent toute rencontre entre Alexis II et le pape.

Des experts des relations catholiques-orthodoxes russes se demandent : Est-il plausible que le patriarche Alexis II, après avoir envoyé depuis un an des signaux d'amitié fraternelle au Vatican, en recevant de nombreux évêques et cardinaux romains et en cautionnant les déclarations du métropolite Kirill, lance soudain un communiqué  "anti-romain". Le cardinal Bertone s'est refusé à commenter plus avant la déclaration du patriarche de Moscou. "Les rapports entre le patriarcat et le Saint-Siège sont bons", a-t-il déclaré à l'agence Ansa, en faisant état d'"entretiens" et de "visites fréquentes".

Il est vrai que Moscou, la Troisième Rome, accepte difficilement les déclarations communes qui ont marqué le voyage du pape de la Première Rome avec le patriarche de la Deuxième Rome.

Certains observateurs font remarquer aussi qu'il peut y avoir une autre explication. Le patriarche Alexis II est malade et son successeur pourrait être le numéro 2 du patriarcat :  le métropolite Kliment (Kopaline). Selon les rumeurs de milieux "bien informés", c'est celui-ci qui aurait établi le texte du communiqué anti-romain.

Or l'évêque le plus qualifié pour lui succéder est le métropolite Kirill de Smolensk, qui, sur tous les plans, est l'une des personnalités les plus remarquables de l'orthodoxie russe contemporaine. C'est un excellent connaisseur du monde catholique, car il y a déjà plus de 25 ans, il "fréquentait" le Vatican. Il est un ami personnel du cardinal archevêque de Vienne Christoph Schönborn. Il ne dissimule pas non plus sa haute estime envers le pape Benoît XVI.

Il est sûr que "l'oecuménisme" du métropolite est à contre-courant du "nationalisme russe" qui marque toute une partie de l'Église. Il ne fait pas de doute que l'envergure intellectuelle et spirituelle du métropolite Kirill fait de l'ombre à d'autres candidats à la succession d'Alexis II. "Tout se passe donc, disent ces observateurs, comme si le métropolite Kliment voulait mettre en porte-à-faux Kirill, ("l'ami des Latins"), en fabriquant une tension entre le patriarcat de Moscou et le Vatican. D'où le communiqué du 4 décembre. Ce texte vise à mobiliser contre le métropolte Kirill une partie du clergé russe, en déterrant son séculaire ressentiment anti-"Latins".

Il est vrai aussi que, dans un autre domaine, les prises de position du métropolite vis-à-vis des communautés russes orthodoxes de l'Occident ne font pas l'unanimité. Delà à dire qu'il y a des tensions dont cette déclaration du patriarche Alexis peut être aussi un écho... (information : - Ansa - Itar-Tass)

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