Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 4 au 6 décembre 2006 (semaine 49)
 

-
2006-12-06 -
LE DIALOGUE ENGAGÉ N'EST PAS "INFLÉCHI"

Mgr Fitzgerald, l'ancien président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, est actuellement nonce en Égypte et délégué du Vatican auprès de la Ligue arabe. Il vient de faire le bilan de ses derniers mois dans cette nouvelle fonction.

« Je vais bien », assure-t-il dans un entretien d'une heure avec Mgr Fitzgerald sur "France-Culture". Dans le cadre d'une semaine spéciale France Culture avait choisi Le Caire, choisi comme terrain d’observation primordial pour la compréhension des relations entre sociétés arabes et occidentales, et c'est au Caire que s'est déroulé cet entretien.

Mgr Fitzgerald y reprend les interprétations qu’avait fait naître la décision de Benoît XVI de l’envoyer loin de Rome et de conjoindre, sans les confondre, les Conseils de la Culture et du dialogue interreligieux.

" Il aurait été illogique qu’il me nomme en terre musulmane s’il n’avait pas confiance dans mes relations avec les musulmans", faisant ainsi remarquer qu'il ne fallait pas conclure comme étant une sanction, ce qui est, en fait, un rapprochement quotidien au coeur même de l'Islam et des universitaires musulmans en Égypte, en particulier l'université d'Al-Ahzar.

D'ailleurs, souligne-t-il,
son départ n’a pas marqué d’inflexion dans le dialogue interreligieux. Deux exemples récents le suggèrent : la réunion à Assise, en novembre, avec de jeunes issus de toutes les confessions, pour le 20e anniversaire de la rencontre organisée par Jean-Paul II, et le message envoyé par le cardinal Poupard aux musulmans pour le début du Ramadan.

À ses yeux, le voyage de Benoît XVI en Turquie, dont il tient à relever le symbole de la prière silencieuse à la Mosquée Bleue vient aussi d’apporter la preuve que le pape continue le dialogue engagé par son prédécesseur. "Il le fait à sa manière, avec son identité propre. Donnons-lui du temps : sa perspective n’est pas tout à fait la même que Jean-Paul II, mais son attachement est identique."

Il estime que l
es vives tensions nées au lendemain de la controverse de Ratisbonne, en septembre, auront confirmé le caractère inflammable de la situation et la nécessité de la prudence et du respect dans les rapports mutuels. "Je ne fais que suivre le concile Vatican II : il faut d’abord se mettre à l’écoute des personnes, comprendre à quel point elles sont marquées par leur religion, puis présenter notre vision. Le dialogue est d’abord un partage."

Dans le contexte des dialogues actuels, il
réaffirme une vision qui soit dégagée du simplisme : "Parler de l’islam comme d’un bloc monolithique ne signifie rien. Au Caire comme ailleurs, il n’existe pas une voix unique. Certains sont bien intentionnés, d’autres ont une conception étroite de la religion."

Et d’insister sur l’utilité de la formation des croyants. « Lorsque j’étais au Conseil pontifical, nous avons offert de multiples bourses à des étudiants musulmans pour étudier le christianisme. Cette préparation est essentielle au dialogue. Contrairement à ce qu’on a pu dire, Benoît XVI, qui vient de confirmer le maintien de l'Institut pontifical pour les études arabes et islamiques. y est aussi attaché." (source : France-Culture)

Retour aux dépêches