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2006-12-16 - Érythrée
MAIN-MISE SUR L'ÉGLISE ORTHODOXE

Depuis le mardi 5 décembre, le gouvernement érythréen a imposé à l'Eglise orthodoxe de lui reverser tout l'argent qu'elle reçoit de ses fidèles et a ordonné que le nombre de prêtres soit réduit.

L'Église doit reverser la totalité de ses ressources et des offrandes au gouvernement", selon un communiqué de Portes Ouvertes. "L'argent versé sur un compte servira à payer le salaire mensuel des prêtres de l'Eglise. Dans le même temps, le gouvernement a ordonné que le nombre de prêtres par paroisse soit réduit. Ceux qui seront en dehors du quota autorisé auront l'obligation d'effectuer leur service militaire".

L'Église orthodoxe a accepté les exigences du gouvernement. L'Église catholique refuse en revanche de réduire le nombre de ses prêtres, selon le communiqué qui dénonce "une nouvelle atteinte aux libertés religieuses en Erythrée", pays désigné par les Etats-Unis comme l'un des pires dans le monde en matière de violation de ces libertés.

"Plus de 2.000 citoyens érythréens sont en prison à cause de leurs croyances religieuses". En 2005, le président érythréen Issaias Afeworki avait destitué, mis en résidence surveillée le patriarche orthodoxe Abune Antonios et l'avait remplacé par un homme de son choix, Abune Dioscoros, rappelle l'association.

Le gouvernement reconnaît quatre religions, orthodoxes, catholiques, luthériens, islam. 47,97 % de la population est musulmane, 40,98 % orthodoxe copte surtout, 3,77% catholique.

Par contre les groupes religieux indépendants, comme les évangéliques, sont interdits depuis mai 2002. En octobre, la chanteuse de gospel Helen Berhane avait été libérée après plus de deux ans passés dans un conteneur métallique du camp militaire de Mai Serwa. Elle est aujourd'hui en fauteuil roulant, après avoir été torturée pour lui faire renier sa foi, et se voit interdire de raconter ce qu'elle a vécu en détention. (information : Portes Ouvertes)

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