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du 10 au 13 décembre 2006 (semaine 50)
 
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2006-12-13 -
L'ÉGLISE DU CHILI ET LE DÉCÈS DU GÉNÉRAL PINOCHET

Alors que les détracteurs et les victimes du dictateur chilien Augusto Pinochet fêtaient sa disparition dans la capitale, Santiago, les évêques chiliens ont appelé les fidèles à adopter une "attitude de sérénité" et à vivre ces heures "avec dignité".

Mgr Alejandro Goic Karmelic, président de la Conférence épiscopale chilienne (CECH), a demandé que soient évitées les provocations et a invité les croyants à "élever une prière pour le repos de son âme". "Au-delà du jugement historique sur sa figure, face à la majesté de la mort inévitable pour tout être humain, l'attitude qui sied est le respect".

Selon les rapports sur les violations des droits del'homme, sous la dictature de Pinochet, on a relevé plus de 35.000 cas de torture et plus de 3.000 personnes assassinées ou "disparues".           

Alors qu'il commentait il y a quelques années le rapport de la commission nationale sur la détention politique et la torture, qui a recueilli des dizaines de milliers de témoignages sur les violations des droits de l'homme perpétrées sous le régime Pinochet (1973-1990), Mgr Goic Karmelic déclarait que "dans la réalité que je vivais moi-même en ces années, surtout à Concepcion, je me rappelle qu'avec l'archevêque Mgr José Manuel Santos et d'autres évêques chiliens, nous signalions de nombreux cas de torture qui entraînèrent l'excommunication de ceux qui la pratiquaient, même s'ils se disaient catholiques."             

"Nous fûmes incompris, offensés de mille façons, mais avec le temps, je rends grâce à Dieu, parce qu'en dépassant nos fragilités, nous fîmes tout ce que nous pûmes pour défendre la dignité humaine".

Bénéficiant de la sympathie de certains secteurs conservateurs de l'Eglise catholique, tant au Chili qu'au Vatican, Pinochet prétendait que c'était "Dieu, la Providence ou le destin, ou comme vous voulez l'appeler, qui m'a placé ici…"

"Nous devons vivre ces heures avec dignité", a déclaré le président de la Conférence épiscopale chilienne, à l'annonce du décès du général Pinochet, Il a rappelé que la patrie chilienne "appartient à tout le monde". L'évêque d'Iquique, Mgr Marco Antonio Ordenes, a invité les Chiliens à prier pour le défunt général Augusto Pinochet et pour la "paix et la réconciliation définitive" dans le pays.  A Punta Arenas, Mgr Tomas Osvaldo Gonzalez Morales a demandé à la population de dépasser les divisions causées par la figure de l'ancien dictateur. (information : ACI)


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