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FlashPress - Infocatho
du 21 au 23 décembre 2006 (semaine 51)
 

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2006-12-23 -

AURAIT-IL OUBLIÉ ONITSHA ET LE NIGERIA DE SON ENFANCE ?

Le latin est aux yeux du cardinal Arinze "la langue d'une Eglise qui est universelle, une Eglise dans laquelle tous les peuples, toutes les langues et les cultures devraient se sentir chez elles", mais est-ce vrai pour les cultures d'Asie ou d'Afrique ?

Si tout le monde ne connaît pas le latin, a reconnu le cardinal qui est d'origine nigériane, les fidèles laïcs pourraient au moins apprendre les réponses les plus simples en latin. Le latin est pour beaucoup une langue morte et ignorée de la jeune génération, mais le prélat africain estime que dans les grandes églises, où de nombreuses messes sont célébrées le dimanche ou durant les jours de fête, on pourrait faire un effort.

Le latin n’est pas une langue dépassée, selon le préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements qui s’exprimait lors de la Conférence liturgique Gateway, à St-Louis, dans l'Etat américain du Missouri.
Si "la langue n’est pas tout", elle est selon lui l’un des éléments les plus importants pour de bonnes célébrations qui soient belles et riches de foi.

L'un des arguments du maintien du latin est celui d'être la langue de référence de l'Église romaine latine, mais il ne peut l'être pour l'Église romaine orientale, copte, melchite, ou syriaque. Le rite romain a le latin comme langue officielle, a-t-il insisté, et il serait, à son avis, superficiel de considérer l’attention à la langue traditionnelle "comme quelque chose d’ésotérique, d’étrange ou de dépassé, de vieux ou de médiéval".

Mais une chose est d'être la langue de référence et celle d'être celle de la vie liturgique du peuple de Dieu. Si, au Vème s., le latin est devenu en Occident, en particulier l'Italie et Rome, la langue liturgique, c'est que c'était alors la langue populaire et non plus le grec comme c'était alors le cas pour les liturgies.

Le cardinal propose alres une solution pour nos contemporains.
Si tout le monde ne connaît pas le latin les fidèles laïcs pourraient au moins apprendre les réponses les plus simples en latin. Et d'affirmer que dans les questions religieuses, les personnes tendent à conserver ce qu’elles ont reçu depuis les origines, la façon avec laquelle leurs prédécesseurs ont articulé leur propre religion et prié.

Ces arguments valent sans aucun doute pour une partie de l'Église, mais il ne s'agit pas de revivre les problèmes qu'a connu la Chine à l'époque de l'interdition des rites chinois et qui ont fermé cet immense continent qui s'ouvrait à l'Évangile.

"Le latin a la caractéristique de posséder des mots et des expressions qui maintiennent leur sens de génération en génération", a insisté le cardinal Arinze. C’est un avantage quand il s’agit d’articuler la foi catholique et de préparer des documents pontificaux ou d’autres textes de l’Eglise. Et d'affirmer que le latin est concis, précis et poétiquement mesuré.

Mais dans son Afrique, les communautés chrétiennes peuvent-elle vivre la liturgie comme on vit les échanges dans les bureaux romains ou les conférences internationales de l'Église, où le latin pourrait alors remplacer l'anglais : "N’est-il pas admirable que des personnes, particulièrement les clercs, si bien formés, puissent se rencontrer à des réunions internationales et être capables de communiquer entre eux au moins en latin ", a conclu le cardinal. (information : Agence Fides)

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