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LES FETES ET LES COUTUMES - Les "géants" Au XIème siècle, un mannequin incarnait le Carnaval, accompagné par les habitants en chantant, puis il était brûlé. A la tombée de la nuit, on jetait les masques dans les flammes du bûcher du Roi Carnaval, et on faisait une ronde en chantant : " Adieu pauvre Carnaval. Tu t'en vas et moi je reste pour manger la soupe à l'ail " ! On retrouve dans les manifestations d'aujourd'hui le changement de rôle et la destruction du mannequin représentant Carnaval par le feu. Chaque année, Sa Majesté Carnaval, mannequin grotesque et extravagant personnifiant le Carnaval, revient entouré de sa troupe, et meurt comme l'an passé, brûlé... A Binche, dans le Hainaut francophone belge, le dernier jour du carnaval, on voit apparaître d'étranges bonshommes avec un lourd chapeau de plumes d'autruches, une ceinture de grelots, l'apertintaille, une blouse de toile de lin bourrée de paille et des sabots. Ce sont les Gilles qui parcourent la ville au son des tambours et lancent des ornages aux enfants vingt-quatre heures durant. Pour être un de ces Gilles, il faut être né à Binche ou y résider depuis au moins cinq ans. Dans la région Nord-Pas de Calais, où ils donnent du relief au plat-pays, de nombreuses communes disposent d'un géant en paille, personnage, héros mythique ou animal. La coutume est issue du XVIème siècle où l'on en trouvait fréquemment, du Portugal au Hainaut belge.Ce sont des personnages en armature d'osier, qui sont en général portés par plusieurs personnes et qui dansent. Leur poids est souvent considérable, certains atteignent près de 10 m de hauteur. Mais toute liberté existe. Le géant a une vie hors du carnaval. Il peut être baptisé, ou se marier par exemple, source de fête bien entendu ! Le géant a un métier, il représente une profession du village. Il est accompagné d'une cohorte d'animaux ou de personnages et de ses musiciens lorsqu'il est de sortie. On le fête à jour fixe selon sa commune, et il participe à des rassemblements et des cortèges, sous forme de ronde, la Ronde des Géants. Dans la plupart des carnavals, les personnages de la fête sont brûlés à la fin du défilé. Il faut bien le dire, c'est même un moment fort du carnaval. Ici sacrilège ! Ils doivent vivre. Retour au "portail" du carême |