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Le
baptême
et le catéchuménat
durant les premiers siècles de l'Eglise
BAPTEME DES ADULTES ET
CATECHUMENAT
Le baptême est l'acte initial de toute vie chrétienne en Jésus-Christ.
Selon saint Paul, le baptême fait mourir le chrétien avec le Christ,
le rend participant du mystère de sa sépulture et de sa descente aux
enfers et le fait ressusciter avec lui pour vivre déjà dans le ciel
où il est auprès du Père.
C'est pourquoi la célébration des baptêmes a été réservée, dès le second
siècle, au dimanche qui est la Pâque hebdomadaire, puis progressivement
à la fête annuelle de Pâques. Puis on l'a étendue à la Pentecôte, fête
de l'Esprit-Saint et de l'Eglise, dans laquelle désormais, le chrétien
est inséré.
Dès l'âge apostolique, l'acte baptismal était déjà précédé d'une préparation,
bien que celle-ci ne fut nullement codifiée. Mais le livre des Actes
des Apôtres, en maints passages, nous en parle.
Ne pouvant parler de toutes les liturgies qui se sont développées dans
les diverses Eglises d'Orient, nous étudierons la liturgie de l'Eglise
romaine qui marque encore aujourd'hui l'admission des catéchumènes au
baptême. Ce rituel baptismal, qui évolua du 2ème siècle jusqu'à la fin
des persécutions puis jusqu'au 5ème siècle, nous est attesté par Hippolyte
de Rome et saint Augustin.
A partir de la première moitié du 6ème siècle, les candidats au baptême
ne sont plus, mais surtout des enfants. Ce sont les rites des premiers
temps de l'Eglise que nous allons présenter, parce que le déroulement
de la préparation des adultes d'aujourd'hui s'en inspire.
UN PREMIER SCRUTIN
Il ne s'agit pas d'un vote, mais au sens étymologique du terme, de "
pénétrer ", " scruter " pour bien montrer que ces cérémonies appliquaient
aux futurs baptisés l'action transformante de Dieu, par la grâce du
Christ ressuscité.
Au commencement du Carême, et même à la mi-carême, les catéchumènes
les mieux disposés et les plus instruits donnaient leur nom pour être
admis au baptême. " Voici Pâques, donne ton nom au baptême ", comme
nous le rapporte saint Augustin. Le mercredi suivant, l'on se réunissait
dans la basilique de Saint Paul-hors-les-Murs où se faisaient les grands
scrutins.
L'Eglise romaine désignait ainsi aux nouveaux prosélytes, comme le modèle
de la conversion véritable, l'Apôtre qui passa, dans la prière et le
jeûne, les trois jours de son catéchuménat. Ce jour-là, le choix de
la lecture évangélique se portait sur la guérison de l'aveugle-né qui
retrouve la lumière comme la cécité matérielle de Paul, fut guérie au
moment de son baptême lui donnant la lumière de la Foi.
Un acolyte faisait l'appel nominal des catéchumènes. Un prêtre, leur
ayant imposé les mains sur la tête, récitait une formule d'exorcisme
et mettait sur leurs lèvres du sel bénit, allusion à la parole du Christ,
" Vous êtes le sel de la terre. " (Matthieu 5. 13) Les catéchumènes
se retiraient après cela et la messe commençait.
Après la première oraison, la " collecte ", ils étaient de nouveau appelés
et priaient à genoux à l'invitation du diacre. Leurs parrains et marraines
leur traçaient au front un signe de croix et trois acolytes leur imposaient
aussi les mains et les signaient. Puis, une deuxième fois, ils se retiraient.
A l'offertoire, les parrains et marraines présentaient les oblats pour
leurs filleuls, dont les noms étaient lus publiquement durant le canon.
Après la communion, le pape annonçait le jour du second scrutin.
LE SECOND SCRUTIN
Il commençait par les mêmes rites que le premier, mais on y ajoutait
le rite de 'l'ouverture des oreilles ", puisque, ce jour-là, pour la
première fois, les oreilles des catéchumènes s'ouvraient à l'audition
publique de la lecture des saints évangiles.
Quatre diacres apportaient les quatre évangiles, qu'ils déposaient aux
quatre angles de l'autel et l'un d'eux lisait les premiers versets de
l'évangile selon saint Matthieu. Le pape faisait alors une homélie sur
leur caractère et leur importance et commentait successivement les premiers
versets des quatre évangiles, puis il expliquait le symbole de la Foi
aux futurs baptisés. Enfin il leur enseignait l'oraison dominicale.
LES AUTRES SCRUTINS
Au commencement, il y avait à Rome trois scrutins, plus tard, il y en
eût jusqu'à sept, le dernier ayant lieu le samedi saint au matin.
Un prêtre traçait à nouveau sur le front des catéchumènes le signe de
la croix et leur imposait les mains. Une fois encore il touchait leurs
oreilles et la lèvre supérieure, en reprenant la parole du Christ "
Ephpheta ", " ouvre-toi " (Mars 7. 34). Puis les catéchumènes étaient
congédiés pour revenir ensuite à la solennelle vigile pascale.
LA VIGILE PASCALE
Durant cette vigile qui avait lieu à Saint-Jean-de Latran, la liturgie
faisait lire les plus beaux passages de la Bible, ceux-là même que nous
lisons encore maintenant. Le pape se rendait en procession au baptistère
octogonal qui se trouve à côté de la basilique. Huit côtés pour rappeler
le " huitième jour ", celui de la résurrection du Christ au matin de
Pâques. Le clergé et les fidèles étaient restés dans la basilique.
Après avoir béni les eaux baptismales, dans lesquelles était répandu
le Saint Chrême, le pape conférait le baptême et marquait les nouveaux
chrétiens de l'huile sainte. Les baptisés de cette nuit pascale, vêtus
de blanc et accompagnés de leurs parrains et marraines rentrait dans
l'église pour la célébration eucharistique où, pour la première fois,
ils recevaient le corps et le sang du Christ.
A Rome, la solennité baptismale se prolongeait pendant une semaine,
jusqu'au dimanche appelé à Rome "in albis" parce
que les nouveau baptisés portaient l'aube blanche. On le nommait
également "le dimanche de Quasimodo", du premier
mot du chant d'entrée de la messe..
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