LE TEMPS DE LA GRACE
Le chemin de croix, chemin du salut.




Quatrième station : Jésus est renié par Pierre

Méditation

Le coq annonce le jour, le jour sans déclin du royaume.
C'est alors que Pierre prend peur
car le royaume ne vient pas par des bataillons d'anges
ou des hommes avec leurs épées et leurs bombes,
mais par la mortde soi et d'abord par celle du Maître.

Judas est allé se pendre
désespérant dusalut au jour même du salut éternel.
Pïerre éclate en sanglots,
larmes de Pierre où se consume son orgueil,
Larmes de Pierre, il ne sera le premir que comme pécheur pardonné,
pour présider non à la gloire, mais à l'amour.


Nous, orgueilleux de notre foi, gourmands des ivresses du seuil,
Quand soudain nous nous écroulons, quand vient l'horreur,
donne-nous les larmes de Pierre, c'est-à-dire ton immense pardon.
.

(Patriarche Bartholomée Ier)

Textes évangéliques
Matthieu 26, 58, 69-75 ; Marc 14,54, 66-72 ; Luc 22,55-62 ; Jean 18, 17, 18, 25-27

Il faisait froid. Les satellites et les valets avaient allumé du feu au milieu de la cour et ils se chauffaient assis ou debout autour du brasier. Pierre s'était assis au milieu d'eux, et il se chauffait, attendant l'issue de cette affaire.

Survint la servante du Grand-Prêtre, chargée de garder la porte. Ayant aperçu l'Apôtre qui se chauffait, elle s'approcha de lui et le considéra avec attention. « En voici un, dit-elle, qui était avec le Nazaréen. » Puis le regardant bien en face : « Oui, tu étais avec Jésus de Galilée ! »

Pierre le nia devant tout le monde : « Femme, je ne le connais pas !...Je ne sais...Je ne puis comprendre ce que tu dis. » Alors, il sortit de la cour, se dirigeant vers le vestibule.

Mais, comme il arrivait, une autre servante le remarqua et cria aux valets : « Celui-ci était certainement avec Jésus de Nazareth ! » Un instant après, un serviteur le rencontra : « Et toi aussi, lui dit-il, tu es de ces gens-là ! »

À ce moment le coq chanta. Pierre revint auprès du foyer et, se tenant debout, il se remit à se chauffer. « N'étais-tu pas de ses disciples ? » lui demandent les valets.

Une seconde fois, il le nie avec serment: --- « Non! vous dis-je, non! Je ne connais aucunement cet homme! » Environ une heure après, ceux qui étaient là, lui dirent: --- « Assurément tu es de la bande, car tu es de Galilée, ton langage te trahit. »

L'un des valets du Pontife, parent de celui à qui Pierre avait coupé l'oreille, l'accusa à son tour : « Ne t'ai-je pas vu dans le jardin avec lui ? » Pierre le nia encore, et il se mit à faire des imprécations, à multiplier les serments et les protestations : « Non ! répétait-il, je ne le connais pas cet homme-là. Je ne sais ce que vous voulez dire ! »

Et le coq chanta pour la seconde fois. Jésus passait au même moment. Il se tourna vers Pierre et il arrêta sur lui son regard. Alors Pierre se ressouvint de la parole que le Seigneur lui avait dite : « Avant que le coq ne chante deux fois, tu me renieras trois fois. »

Il sortit et une fois dehors, il fondit en larmes de regrets amers.

Cinquième station : Jésus est jugé par Pilate

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