LE TEMPS DE LA GRACE
La Semaine Sainte et Pâques




Le sacrement de la réconciliation aujourd'hui


La terminologie est différents selon les personnes et les temps : "sacrement de pénitence", "confession", réconciliation". "Pénitence est une appellation trop générale, confession une appellation partielle, réconciliation une appellation plus exacte, encore qu'il faille bien en saisir la polyvalence" (Pierre Vanderlinden).

En fait il nous faut dépasser les mots et, dans et par delà les rites, en vivre la réalité.

C'est vrai que notre temps a perdu un certain sens du péché, qui n'est ni une erreur de parcours, ni une faute, selon les points de vue habituels de nos contemporains. Le péché, c'est d'abord et essentiellement un refus de notre conscience d'ajuster notre conduite à la volonté de Dieu qui attend cette réponse à l'amour qui est le sien à notre égard.

Dieu est amour dans son être même, et pas seulement dans son agir envers les hommes. Sa loi ne peut viser qu'à nous orienter selon cet amour. "Demeurez en mon amour comme j'ai gardé les commandements de mon Père ... Je vous dis cela pour que votre joie soit parfaite... (Jean 15. 10 et 11)

Se convertir, c'est revenir

Judas s'est éloigné dans la nuit. Pierre, qui a renié, a renoué avec Jésus, tout d'abord par ses larmes (Luc 22. 62) puis par ce retour dans l'amour : "Tu sais bien, tu sais tout, tu sais que je t 'aime. "(Jean 21. 17)

Le premier pas indispensable quand on s'est détourné de Dieu, c'est de retourner vers Lui, de prendre conscience que notre péché a terni en nous l'image du Dieu trinitaire que nous sommes. Au seuil de chaque eucharistie, nous vivons ce mouvement de retour et de réconciliation. "La grâce de Jésus notre Seigneur, l'amour de Dieu le Père et la communion de l'Esprit-Saint."

Et nous ne pouvons en rester à ces paroles, si nous ne reconnaissons pas que nous sommes pécheurs, ne répondant pas à la grâce du Christ, ne rendons pas l'amour à notre Père, ne vivant pas dans la communion même de l'Esprit.

Mais jamais seul

Réconcilié avec Dieu, nous ne pouvons l'être seul. Comme l'enfant prodigue de retour à la maison est accueilli par son Père qui appelle son frère à partager la joie de ce retour, nous aussi nous avons à nous réconcilier avec les autres, dans la communauté de l'Eglise.

La confession, si elle est personnelle, doit toujours avoir une dimension communautaire. Notre conversion influence nos frères parce qu'elle rétablit l'unité que nous avons détériorée par notre éloignement de la grâce.

Le divorce n'est jamais la faute responsable d'un seul. Il est fait de ces multiples absences de conversion dans le sens de l'amour. Notre temps a trop tendance à estimer que les concessions peuvent seules rétablir l'unité. La réconciliation n'est pas concessions, elle est don d'amour renouvelé.

La mort et la Résurrection du Christ l'inscrivent pour le salut du monde. Les hommes de notre temps ont besoin qu'elles s'inscrivent dans leur vie quotidienne, par notre témoignage, notre prière et notre offrande.


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