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16 septembre -
LE PAPE A DÉPLACÉ LES FOULES

Au premier jour, dans l'après-midi, la mobilisation sécuritaire empêcha la foule d’accompagner le premier trajet du Pape. Seuls quelques rares privilégiés ont pu apercevoir Benoît XVI sur l'autoroute de l’aéroport au siège de la nonciature apostolique à Harissa.

A l'entrée des petites ruelles qui relient l’intérieur de la ville de Jounieh à l’autoroute côtière principale, un soldat très nerveux montait la garde. Il ne permettait ni au public ni aux journalistes d’emprunter la ruelle fermée par une barrière amovible en fer, même s’ils veulent y aller à pied. " Il est strictement interdit de sortir sur l’autoroute.", disait-il. Où d’ailleurs, il n’y avait absolument personne.

Les deux côtés de cette autoroute, sur laquelle se multipliaient les souhaits de bienvenue au pape (banderoles, affiches, photos, drapeaux), restaient désespérément vides.

Seuls quelques groupes, qui s’y étaient pris très tôt, avaient pu se rassembler sur la voie montante qui mène à la nonciature apostolique.

Mais tout changea le lendemain matin. Les autorités réalisèrent mieux la situation et ouvrirent les routes du palais présidentiel dès le matin devant la foule de fidèles, venus des quatre coins du Liban, pour souhaiter la bienvenue au souverain pontife.

Massée des deux côtés de la route, elle entonnait par moments des chants religieux, en agitant les drapeaux du Liban et du Vatican. Le passage du convoi pontifical a donné lieu à une explosion d’allégresse.

Les dizaines de milliers ceux qui avaient été frustrés la veille parce qu’ils avaient à peine eu le temps d’apercevoir le pape, dans le convoi de voitures blindées qui l’encadraient, ont laissé éclater leur joie : une pluie de confettis, de pétales de roses et de riz s’est abattue sur la papamobile à bord de laquelle Benoît XVI a béni une foule en délire.

Encadré par des dizaines de cavaliers des Forces de sécurité intérieure en tenue d’apparat et brandissant chacun un grand drapeau libanais ou du Vatican, le convoi du souverain pontife a traversé, à partir de l’autoroute de Damas, la route de Baabda vers le palais présidentiel dans une ambiance de liesse et de fête villageoise.

Des danseurs de la troupe Caracalla, des enfants de trois villages libanais en habit folklorique et des musiciens locaux ont ouvert le convoi avec un spectacle de dabké et des jeux d’épées, dignes des plus belles cérémonies folkloriques typiquement libanaises.

Et les foules se firent de plus en plus denses. Tout particulièrement plus de 25,000 jeunes pour dialoguer avec le pape et 320,000, peut-être plus, de fidèles pour la messe du cimanche matin, dans un recueillement impressionnant, répondant spontanément aux invitations liturgiques d'une merveilleuse chorale et des solistes chantant en arabe. (source : L'orient-le Jour)

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