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BENOÎT XVI AU LIBAN ET AU MOYEN-ORIENT
du 14 au 16 septembre 2012
Communion et témoignage
 

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14 septembre
TOLÉRANCE ET LIBERTÉ

Interrogé dans l'avion de Rome à Beyrouth, sur l’évolution des printemps arabes, Benoît XVI a tout d’abord tenu à saluer ces évolutions historiques : « En lui-même, le printemps arabe est une chose positive : plus de libertés, plus de démocratie, plus de coopération et une rénovation de l’identité arabe. Ce cri de la liberté manifeste de la part de la jeunesse une aspiration à une plus grande participation à la vie politique et sociale. C’est une chose positive aussi pour les chrétiens. »

Puis, le pape a attiré l’attention sur les dérives possibles : « Nous savons bien que dans l’histoire, le cri de la liberté est toujours guetté par le danger d’oublier une option fondamentale de la liberté, qui est la tolérance envers l’autre. Ce danger existe toujours. Nous devons faire tout notre possible pour que le concept de liberté ne soit pas amoindri et oublie la tolérance et la réconciliation. »

" Au lieu d’être instrumentalisée dans des conflits répétés et injustifiables pour un croyant authentique, la reconnaissance d’un Dieu unique peut – si elle est vécue avec un cœur pur – contribuer puissamment à la paix de la région et à la cohabitation respectueuse de ses habitants."

Ce que Benoît XVI demande, c'est
le passage de la simple tolérance à la vraie liberté religieuse. «La soi-disant tolérance n'élimine pas les discriminations, parfois elle les conforte même.» Il faut donc parvenir à «la liberté religieuse» qui a «une dimension sociale et politique indispensable à la paix» parce qu'elle promeut une «recherche de la vérité qui ne s'impose pas par la violence».

Et à ceux qui douteraient du réalisme de la pensée du Pape, il a lancé: «L'artisan de paix est humble et juste.» Mais il agit à son propre niveau, sans faire de commentaires. Car, c'est «l'inaction des hommes de bien» qui peut «permettre au mal de triompher», «il est pire encore de ne rien faire.»

Pour argumenter sa position, le Pape, en spirituel, s'est alors lancé dans une démonstration peu courante: «Nous devons être bien conscients que le mal n'est pas une force anonyme qui agit dans le monde de façon impersonnelle ou déterministe. Le mal, le démon, passe par la liberté humaine, par l'usage de notre liberté. Il cherche un allié, l'homme. Le mal a besoin de l'homme pour se déployer."

C'est alors qu'il faut une «conversion du cœur». «Sans elle, les libérations humaines si désirées déçoivent car elles se meuvent dans l'espace réduit concédé par l'étroitesse d'esprit de l'homme, sa dureté, ses intolérances, ses favoritismes, ses désirs de revanche et ses pulsions de mort.» Mais cette «conversion» est «particulièrement exigeante».

" Car seul le pardon donné et reçu pose les fondements durables de la réconciliation et de la paix pour tous. Alors seulement peut croître la bonne entente entre les cultures et les religions, la considération sans condescendance des unes pour les autres et le respect des droits de chacune."

Dans l'Exhortation, Benoît XVI en montre les fondements : " C’est à cause de Jésus que le chrétien est sensible à la dignité de la personne humaine et à la liberté religieuse qui en découle. C’est par amour pour Dieu et pour l’humanité, glorifiant ainsi la double nature du Christ et par goût de la vie éternelle, que les chrétiens ont construit des écoles, des hôpitaux et des institutions de toutes sortes où tous sont reçus sans discrimination aucune. C’est pour ces raisons que les chrétiens portent une attention particulière aux droits fondamentaux de la personne humaine.

" Affirmer pour autant que ces droits ne sont que des droits chrétiens de l’homme n’est pas juste. Ils sont simplement des droits exigés par la dignité de toute personne humaine et de tout citoyen, quels que soient ses origines, ses convictions religieuses et ses choix politiques.

" La liberté religieuse est le sommet de toutes les libertés. Elle est un droit sacré et inaliénable. Elle comprend à la fois, au niveau individuel et collectif, la liberté de suivre sa conscience en matière religieuse, et la liberté de culte. Elle inclut la liberté de choisir la religion que l’on juge être vraie et de manifester publiquement sa propre croyance. Il doit être possible de professer et de manifester librement sa religion et ses symboles, sans mettre en danger sa vie et sa liberté personnelle.

" La liberté religieuse s’enracine dans la dignité de la personne; elle garantit la liberté morale et favorise le respect mutuel." (source : VIS)


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