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Le Pape François
en Corée
14-18 août 2014 et les JMJ d'Asie

 
     
  L'ÉVANGÉLISATION DE L'ASIE  
  L'histoire de l'Église en Asie est aussi vieille que l'Église elle-même, puisque c'est en Asie que Jésus répandit l'Esprit Saint sur ses disciples et les envoya aux confins de la terre pour proclamer la Bonne Nouvelle.  


PAR LA ROUTE MARITIME

De Jérusalem, l'Église s'étendit non seulement à Antioche (luc 11-26) , mais au-delà. Avec saint Thomas, qui emprunta la route maritime, elle atteignit l'Inde où, selon la tradition, confirmée par Jean-Paul II, l'Apôtre se rendit en l'an 52 et fonda des Églises dans l'Inde du sud.

Dès la fin du Ve siècle, le message chrétien avait atteint les royaumes de culture arabe, mais, pour de nombreuses raisons, y compris les divisions entre les chrétiens (hérésies), le message ne réussit pas à s'y implanter.

 
 

Actuellement en Inde, 37 diocèses catholiques, syro-malabars et syro-malankars, sont les héritiers actifs d'une Église d'origine syriaque qui fut mal à l'aise, au XVIème siècle avec la latinisation de ses liturgies et de la théologie. Après une rupture avec Rome, elle reviendra quand cette dernière acceptera les traditions syriaques et orientales.

En Inde cohabitent ainsi des diocèses de tradition latine et et des diocèses de tradition syriaque.

 
 

SUR LA "ROUTE DE LA SOIE"

Dès le 4ème siècle, l'Évangile emprunte "la route de la soie" jusqu'en Chine.

La stèle de Xian (Si-an-fu), datée de 781 et retrouvée près de Pékin, nous donne dans son inscription chinoise et syriaque les principes de la foi chrétienne, les circonstances de l'implantation de l'Église en Chine, la liste des évêques, des prêtres et des moines dès le 6ème siècle.

L'on y apprend que l'empereur Tang fit traduire les Saintes Écritures du syriaque en chinois et qu'en 638, un édit autorisait la propagation du christianisme chaldéen.

L'Église fut florissante durant près de deux siècles. Le déclin de cette Église vivante en Chine à la fin du premier millénaire est un des chapitres les plus tristes de l'histoire. Les raisons peuvent s'appeler : la montée de l'Islam, l'isolement géographique, l'absence d'une adaptation appropriée aux cultures locales et un manque de préparation pour rencontrer les grandes religions de l'Asie.

Une nouvelle évangélisation en Asie Centrale et en Chine fut concomitante avec l'empire de Gengis-Khan et avec les missionnaires franciscains et dominicains comme Guillaume de Rubrouck qui, au retour d'une mission d'information en 1253-1255, fait un compte-rendu à l'intention de son souverain saint Louis.

Les descendants de l'Église de Perse étaient disséminés dans toute l'Asie et en particulier en Chine, pratiquement coupés de Rome depuis des siècles.

UNE RENAISSANCE ET UN ÉCHEC

La papauté fit plusieurs tentatives pour s'implanter dans les nations contrôlées par la Horde d'or, c'est-à-dire, par les descendants de Gengis Khan, qui étaient plutôt bien disposés vis-à-vis du christianisme. L'évêque nestorien Bar Sauma fit même une requête au Pape : le grand khan Kubilaï souhaitait que le Pape envoie des missionnaires à Pékin.

En 1294, l'arrivée de Jean de Montecorvino à Khanbaliq (Pékin) va améliorer la situation, même si les relations avec les nestoriens ne sont pas excellentes. Il se familiarise avec la langue mongole pour pouvoir prêcher et traduire le Nouveau Testament et les Psaumes.

Un légat du Pape, en 1341, reste 3 ans à Khanbaliq, et visite les catholiques dont il estime le nombre à 30 000.

 
 

Mais, à partir de 1370, les relations avec le Saint-Siège sont coupées. La dynastie mongole vient d'être renversée. Le "nestorianisme" chinois ne s'en remettra pas. La nouvelle dynastie chinoise, les Ming, englobe le christianisme dans la proscription dont elle frappe toutes les doctrines étrangères introduites ou favorisées par les Mongols.

La fin du XIVème siècle voit donc la diminution drastique de l'Eglise en Asie, sauf pour la communauté du sud de l'Inde qui garde le contact avec son patriarcat en Perse.

 
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  LA QUERELLE DES RITES

Les activités apostoliques de saint François-Xavier qui avait évangélisé l'Indonésie en 1546-1547. et les directives données aux missionnaires d'apprécier les cultures locales, contribuèrent à obtenir des résultats plus positifs au cours du XVIe et du XVIIe siècles.

Quand, au XVIIème siècle, les Mandchous conquirent la Chine, lls y établirent la dynastie des Qing. Ceux-ci étaient plus ouverts à la coopération internationale que leurs prédécesseurs Ming. C’est au cours de cette période que les jésuites furent envoyés en Chine. Ils avaient une grande estime pour la culture chinoise.

Ils avaient aussi le projet d’y adapter le christianisme en intégrant certains rites chinois dans la liturgie. Avant de prêcher l'Évangile dans les différentes nations, les missionnaires doivent connaître la langue et les cultures et adopter les coutumes et le modes de vie.


Matteo Ricci et Valignano
 

Parmi eux se trouvaient Alessandro Valignano (1579-1582), jésuite missionnaire au Japon, qui fut le maître à penser de Matteo Ricci (1552-1610). Rome approuva l’adaptation de la liturgie à la culture chinoise. Pendant cette période, on put célébrer l’Eucharistie en chinois.

Mais tous les missionnaires de l’époque n’avaient pas une théologie aussi ouverte. Une querelle virulente - appelée "querelle des rites" - naquit ainsi, entre eux, à propos de cette adaptation. Avec, comme conséquence, une interdiction romaine de cette dernière.

L’empereur chinois Kangxi en conclut à l'interdiction du christianisme qui n’était pas la religion adéquate pour son pays. Ce qui est un préjugé encore partagé dans bien des pays de l'Extrême-Orient.

 

Stèle des martyrs MEP à Séoul

LES MISSIONS ÉTRANGÈRES EN ASIE

A partir du milieu du 19ème siècle, les missionnaires furent à nouveau autorisés dans la plupart des pays asiatiques, avec des accalmies ou de fortes persécutions.

Sans oublier d'autres congrégations missionnaires, il nous faut mentionner tout particulièrement les Missions Etrangères de Paris, les MEP, qui, depuis 350 ans ont contribué à l'évangélisation de nombreux pays d'Asie : la Thaïlande, le Vietnam, la Chine, le Cambodge, l'Inde, le Laos, le Japon, la Corée, la Malaisie, Singapour, la Birmanie, etc...

Au XXe siècle, elles y ont envoyé des missionnaires, dont 23 sont saints et canonisés. Aujourd'hui encore, elles continuent de prendre part à l'annonce de la Bonne Nouvelle, en envoyant en Asie et dans l'océan Indien des prêtres missionnaires à vie.

Nous remercions ici, les MEP et Régis Anouil d'avoir rendu possible ce dossier dont vous venez de prendre connaissance. (Mepasie)

 
 
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