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La Communion anglicane et l'Église romaine
 
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Les points de vue des anglicans de France, de The Anglican Global South, de l'archevêque George Carey, du cardinal Levada, des anglicans de Malaisie et de Corée du Sud.

LE POINT DE VUE D'ANGLICANS AU SUD DE LA DE FRANCE

Nombreux sont les fidèles anglicans vivant en Dordogne, au centre de la France, où d'ailleurs, retraités, ils sont parfois majoritaires. Le quotidien catholique La Croix, a mené une enquête à ce sujet.

" C’est un choc, lance Elizabeth, l’une des fidèles engagées de l’Église anglicane de Limeuil, un petit village de 350 habitants à l’accent british au cœur du Périgord. Cela fait plusieurs années que de nombreux anglicans demandent à rallier l’Église catholique, mais cette proposition de Rome est arrivée si soudainement !"

"Cela semble s’être fait sans concertation avec le primat de l’Église anglicane, Rowan Williams, archevêque de Cantorbéry", déplore le P. Paul Vrolijk, aumônier de l’Église anglicane pour l’Aquitaine.

"Les anglicans résidant en France ne rallieront pas l’Église catholique, ne serait-ce qu’en raison de la barrière de la langue. Les liturgies se ressemblent, et nous prions déjà dans une paroisse catholique", note Elizabeth, même si elle reconnaît que, pour eux, "

" À Limeuil, des catholiques – africains, hollandais ou américains – ont rejoint notre communauté pour avoir une messe en anglais", confirme le P. Paul Vrolijk. Ainsi, John, un catholique sud-africain vivant à Bergerac, se dit « parfaitement intégré ».

Cependant, " l’histoire a montré que les Églises anglicane et catholique sont très différentes", insiste Trevor, anglican originaire du Kenya, qui loue "la liberté d’expression de l’Église anglicane ".

À l’image de Ian Strachan, dont la femme est prêtre en Aquitaine, quelques-uns soupçonnent l’Église catholique de vouloir "récupérer des prêtres"

Quant à savoir si cette ouverture du Vatican va permettre de rapprocher catholiques et anglicans, "ce n’est ni une bonne chose, ni une mauvaise chose", répond Elizabeth, alors qu’un autre fidèle, sous le couvert de l’anonymat, s’inquiète : "On risque de raviver les tensions entre les deux Églises."

De toute façon, les relations entre l’Église catholique et l’Église anglicane sont actuellementexcellentes dans le Sud-Ouest. " Nous avons une très bonne coopération. Nous célébrons des offices avec des prêtres catholiques pendant la semaine de prière pour l’unité des chrétiens et à Noël, ainsi que quelques mariages mixtes entre anglicans et catholiques", rappelle encore le P. Paul Vrolijk. " L’idéal, c’est une Église comme la nôtre à Limeuil, où anglicans, catholiques et luthériens vivent leur foi librement. C’est comme un jardin plein de fleurs !" , conclut Uta, une fidèle. (source : La Croix)


LE POINT DE VUE DE "THE ANGLICAN GLOBAL SOUTH"

The Anglican Global South est un regroupement de vingt des trente-huit provinces de la Communion anglicane proviennent d'une réunion intitulée le Global South Encounter in Octobre 2005. Le terme Global South était, à l'origine, simplement une expression pour ces Églises qui sont principalement dans l'hémisphère Sud.

Elle a été appliquée, en particulier, à des
Églises chrétiennes seulement en 2003, et gagné en dynamique dans le cadre de différends au sein de la Communion anglicane sur l'ordination en 2003 d'un évêque homosexuel, Gene Robinson, dans l'Église Épiscopale de États-Unis d'Amérique.

Les Eglises du Sud, en alliance avec les conservateurs aux États-Unis d'Amérique, ont, depuis lors, vigoureusement protesté contre le caractère inacceptable d'une telle ordination au sein de la Communion anglicane.

Les Provinces anglicanes identifiées et regroupées sous ce terme : "The Anglican Global South"
représentent la plupart sinon tous les pays du tiers-monde au sein de la Communion, et sont pour la plupart conservatrices sur des questions d'éthique sexuelle, et évangélique. La plupart de ces provinces font partie du Conseil des provinces anglicanes en Afrique ou (CAPA).

Le G
lobal South fait régulièrement des déclarations sur la politique interne de la Communion anglicane, avec un accent particulier sur les thèmes de la sexualité humaine, à travers un Comité directeur, dont le président est le primat du Nigeria, Mgr Peter Akinola

Tout en
refusant les innovations des Églises du Nord, il a exhorté les fidèles dans un communiqué du 25 octobre à "rester fermes" sur l’héritage anglican et à poursuivre leur "vocation commune". Rien n’indique donc pour l’instant qu’un mouvement de fond de l’anglicanisme « conservateur » vers le catholicisme soit en marche.

SOYONS PRUDENTS -
Archevêque George Carey

Soyons prudents. Un temps de réflexion et de prudence est maintenant nécessaire. Il faut éviter des réponses précipitées, ni des positions offenséese prises, ou une réaction euphorique excessive.

Après tout, les différences entre les anglicans et les catholiques romains n'ont pas disparu du jour au lendemain. Pour beaucoup d'anglicans, des doctrines telles que l'infaillibilité du pape et les dogmes marials restent des obstacles considérables à l'unité avec l'Eglise catholique romaine.

En outre, il n'est pas encore clairement quels aspects de la tradition anglicane, la pratique et la théologie doivent être embrassé par la Constitution apostolique.

LA RÉPONSE ROMAINE À LA DEMANDE DE LA TAC.

Le cardinal Levada a précisé, dans une lettre adressée à la TAC, que la Congrégation pour la doctrine de la foi a étudié tout au long de l'année dernière les propositions que l'archevêque australien John Hepworth a présentées, au nom des évêques de la Communion anglicane traditionnelle, à l'occasion de sa visite au siège de la Congrégation, le 9 octobre 2007.

Le cardinal assure l'archevêque de "la grande attention » que la Congrégation consacre « à la perspective d'unité corporative soulevée dans cette lettre" dans le même temps qu'il reconnaît que " la situation au sein de la Communion anglicane en général est devenue nettement plus complexe au cours de cette même période."

" Dès que la Congrégation sera en mesure de répondre de manière plus définitive concernant les propositions que vous avez envoyées, nous vous informerons", précise la lettre.

Le primat de la TAC a reçu la lettre du cardinal Levada par l'intermédiaire du nonce apostolique en Australie, le 25 juillet. Il a immédiatement publié une note de remerciement. Il se dit "particulièrement reconnaissant au cardinal préfet pour avoir généreusement mentionné la ‘réunion corporative', un chemin rarement emprunté dans le passé, mais essentiel pour exaucer la prière de notre Maître à son Père : ‘Qu'ils soient un'. (source : TAC)


LA PRUDENCE DES ANGLICANS DE MALAISIE

Une Eglise anglicane « ouverte » mais prudente, face à la proposition de rattachement faite par le Saint-Siège

Evêque du diocèse anglican de Malaisie-Oues, Mgr Ng Moon Hing fervent partisan de l’œcuménisme, souligne : "
Il faut distinguer le rapprochement avec l’Eglise catholique de l’intégration au sein de celle-ci, qui "est une toute autre question".

Les relations avec l’Eglise catholique locale sont excellentes, se réjouit le prélat anglican, qui précise que les responsables anglicans et catholiques se rencontrent chaque mois dans un souci de dialogue, spécialement dans le cadre de la Fédération chrétienne de Malaisie et des forums interreligieux. Mais souligne-t-il, il faut distinguer le rapprochement avec l’Eglise catholique de « l’intégration » au sein de celle-ci, qui « est une toute autre question »

Lors d'un conférence de presse, le 20 octobre, il avait annoncé l'intention du Vatican " de répondre aux nombreuses demandes et initiatives émanant aussi bien du clergé anglican que de certains fidèles anglicans à travers le monde." Il avait précisé que les anglicans pourront conserver "des éléments de leur patrimoine spécifique spirituel et religieux ainsi qu’une liturgie particulière."

La proposition de Rome intervient au moment où se durcissent les divergences concernant notamment l’ordination des femmes, l’union des homosexuels et l’ordination des homosexuels à la prêtrise ou à l’épiscopat.

C’est ce dernier point surtout qui fait dire à Mgr Ng Moon Hing qu’il désapprouve certaines des récentes orientations prises par son Eglise et entérinées par l’archevêque de Canterbury, chef spirituel de la Communion anglicane. Il rejoint ainsi d’autres responsables anglicans, nombreux en Asie, qui s’élèvent contre ce qu’ils qualifient de « dérives théologiques », en particulier depuis 2003.

L’Eglise anglicane de Malaisie est sensible au geste d’ouverture du pape, déclare encore le prélat, mais « elle ne peut y répondre dans l’immédiat, avant d’avoir plus de détails ». Il rapporte par ailleurs que l’annonce du cardinal Levada a remporté un large écho dans le pays, ayant été diffusée dans toutes les paroisses par le biais d’Internet.

L’Eglise anglicane a été introduite en Malaisie à la fin du XVIIIème siècle, pour les besoins spirituels de la colonie de la British East India Company, établie sur l’île de Penang. Mais ce n’est qu’en 1819 que fut consacrée la première église anglicane, l’église Saint-George, à Penang.

Aujourd’hui, au sein de la Communion anglicane, le diocèse de Malaisie-Ouest fait partie de la Province épiscopalienne de l’Asie du Sud-Est, laquelle compte également trois autres diocèses (Kuching, Sabah et Singapour). Selon Mgr Ng Moon Hing, la communauté anglicane de son diocèse compte environ 30 000 âmes ; sur la partie malaisienne de l’île de Bornéo, celui de Kuching, à Sarawak, déclare 160 000 fidèles et celui de Sabah, 60 000.

Quant aux catholiques en Malaisie, ils sont au nombre de 800 000, répartis entre neuf diocèses. Les méthodistes forment la deuxième communauté chrétienne avec quelque 300 000 fidèles. (source : EDA)


LA PRUDENCE DES ANGLICANS DE CORÉE DU SUD

Les responsables de l’Eglise anglicane font bon accueil aux propositions du Vatican

« La circulation des personnes entre les deux Eglises feront avancer l’œcuménisme. » Par ces mots, le Rév. Abraham Kim Gwang-joon, secrétaire général provincial de l’Eglise anglicane de Corée, s’est fait le porte-parole de bon nombre de ses confrères asiatiques, qui considèrent positivement la proposition faite le 20 octobre dernier par le pape, d’accueillir au sein de l’Eglise catholique romaine, tout en conservant leurs traditions spécifiques, « les membres du clergé ou les fidèles » qui s’estiment en désaccord avec leur institution et préfèrent suivre la ligne doctrinale de Rome.

L’Eglise anglicane de Corée fait partie des communautés qui ont vivement réagi aux récents changements d’orientation spirituelle de la Communion anglicane, en s’opposant particulièrement à l’ordination des prêtres homosexuels.

« Bien sûr, précise le Rév. Kim Gwang-joon à l’agence Ucanews, il y a toujours ce débat interne véhiculé par les médias, au sujet d’une manœuvre de l’Eglise catholique pour absorber les anglicans. » Il souligne que, selon lui, l’un des points décevants de la proposition vaticane est que le Saint-Siège ne reconnaît pas la validité de l’ordination des prêtres et des évêques anglicans. « Quoi qu’il en soit, j’espère que le geste du Vatican induira un élan œcuménique qui permettra que catholiques et anglicans puissent un jour donner ensemble la Sainte Communion », souhaite le prélat.

Le Rév. Kim Gwang-joon, qui préside également le Comité pour l’œcuménisme du Conseil national des Eglises (protestantes) de Corée, est un artisan de longue date de l’unité et du dialogue interreligieux. En août 2008, par exemple, il était présent aux côtés des bouddhistes lors des manifestations contre le président Lee Myung-bak, auquel il était reproché de favoriser trop ouvertement les Eglises protestantes aux dépens de la religion considérée comme traditionnelle en Corée.

D’implantation récente, l’Eglise anglicane de Corée a été fondée en 1890 à Incheon (Inchon). Le premier évêque anglican d’origine coréenne fut ordonné en 1965 et la communauté commença à se développer réellement dans les années 1970. Aujourd’hui, l’Eglise anglicane en Corée compte – selon le Conseil œcuménique des Eglises (COE) – une centaine de paroisses et de missions, avec 63 000 fidèles répartis sur trois diocèses. Elle dirige de nombreux établissements scolaires, séminaires, universités, hôpitaux, centres de soins ou encore organismes d’aide sociale. Placée dans un premier temps sous la juridiction directe de l’archevêque de Cantorbéry, elle est devenue une Province indépendante au sein de la Communion anglicane en 1992. Elle est également membre du Conseil national des Eglises (protestantes) de Corée, du COE et de la Conférence chrétienne d’Asie.
(source : EDA)

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